Étouffements, crachats et humiliation : Les spécialistes dénoncent l’impact de la pornographie dans la sexualité

Étouffements, crachats, gifles, humiliations au cours des « relations sexuelles consensuelles », ces « comportements inspirés du porno » inquiètent les spécialistes.
Des études récemment publiées pointent une réalité nouvelle dans les relations sexuelles consenties, les violences faites aux femmes. Aux femmes et aux jeunes filles, à entendre Kate Julian, rédactrice en chef de The Atlantic qui révèle les propos de jeunes filles, dès 13 ans, y compris dans des écoles chrétiennes. Ces dernières lui racontent les « comportements inspirés du porno » qui leur sont « souvent imposés ».
Une étude, menée par Debby Hubenick, de la Indiana University School of Public Health, révèle qu’aux États-Unis près d’une femme adulte sur quatre avait eu peur pendant des rapports sexuels. Autre donnée de l’étude, 13% des jeunes filles sexuellement actives âgées de 14 à 17 ans ont déjà été étranglées.
La BBC Radio 5 Live et ComRes ont mené une étude en Grande-Bretagne. Plus d’une femme britannique sur trois de moins de 40 ans a subi des étouffements, des gifles, des crachats ou des bâillonnements non désirés lors de relations sexuelles consensuelles.
Erika Lust est réalisatrice de pornographie. Elle convient de cette réalité dans l’univers du porno.
« Les gifles, les étouffements, les bâillonnements et les crachats sont devenus l’alpha et l’oméga de toute scène porno et non dans un contexte BDSM. Celles-ci sont présentées comme des moyens standard d’avoir des relations sexuelles alors qu’en fait, ce sont des niches. »
Et la réalisatrice s’inquiète de cette normalisation de cette violence.
« Cela signifie qu’une femme dont le partenaire l’étouffe peut ne pas le signaler, et si elle le fait, cela pourrait ne mener à rien. Cela signifie que si une femme meurt de cette façon, les juges et les jurys estimeront que ‘c’est comme ça que les gens ont des relations sexuelles maintenant’. »
Fiona McKenzie a fondé We Can’t Consent to This, afin de s’opposer à cette violence. Elle affirme que ce « sexe brutal », que ces actes sont « scandaleusement, effroyablement courants » et dénonce la normalisation de cette violence dans les médias et la pornographie.
« Mon sentiment est que c’est une atrocité commise contre les femmes à l’échelle de la population. »
Elle se fait la voix de ces femmes violentées.
« J’entends régulièrement des femmes qui ont été étouffées, giflées, crachées, abusées verbalement et frappées à coups de poing par des hommes avec lesquels elles avaient eu des relations sexuelles par ailleurs consensuelles. »
Le Center for Women’s Justice dénonçait auprès de la BBC, la « pression croissante sur les jeunes femmes pour qu’elles consentent à des actes violents, dangereux et dégradants ».
« Cela est probablement dû à la disponibilité, à la normalisation et à l’utilisation généralisées de la pornographie extrême. »
Étouffements, crachats, gifles, humiliations au cours des « relations sexuelles consensuelles », ces « comportements inspirés du porno » inquiètent les spécialistes. Cette inquiétude doit désormais se répandre dans la société.
M.C.