Êtes-vous sûrs qu’aucun enfant n’a travaillé pour votre chocolat de Pâques ?

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L’enquête de l’organisation Be Slavery Free va vous permettre d’en savoir plus sur l’éthique des sociétés qui commercialisent du chocolat dans le monde entier.

Le 4 avril dernier, le média Dispatches révélait sur Twitter une vidéo dans laquelle des enfants d’une dizaine d’années travaillaient des heures durant dans la production de fèves de Cacao pour la société Cadbury, en utilisant des couteaux, portant des charges lourdes, et bien sûr en manquant l’école.

Cette vidéo, vue 1,5 million de fois, a été tournée au Ghana par des journalistes qui ont filmé sous couverture. Mais ce drame touche 1,56 million d’enfants au Ghana et en Côte dIvoire. Or c’est en Afrique de l’Ouest que 75% du cacao mondial est produit.

Alors, êtes-vous sûrs qu’aucun d’entre eux n’a travaillé dans la confection de vos chocolats de Pâques ?

L’organisation Be Slavery Free, une coalition d’organisations qui cherchent à mettre fin à l’esclavage moderne, va vous permettre d’y voir plus clair, grâce à son enquête intitulée Le Tableau de bord du Chocolat 2022. Elle y analyse l’éthique des sociétés qui commercialisent du chocolat, selon plusieurs critères, et notamment le travail des enfants.

Pour cette étude annuelle, 38 des plus grandes entreprises de chocolat au monde ont été interrogées. Au niveau du travail des enfants, 7 d’entre elles ont obtenu un œuf vert et sont donc considérées leader de l’industrie dans ce domaine. Il s’agit de Beyond Good, Alter Eco, Tony’s Chocolonely, Whittaker’s, Ferrero (avec Nutella, Kinder et Ferrero Rocher), Nestlé et Lindt.

Parmi les mauvais élèves à qui l’enquête a attribué un œuf rouge, se trouvent par exemple Unilever (et donc Ben and Jerry’s) ou encore Kellogg’s.

Selon Fuzz Kitto, codirectrice de Be Slavery Free, la Côte d’Ivoire et le Ghana « ne sont pas les seuls pays où les enfants sont exposés au travail des enfants dans le cacao ».
« Malheureusement, des problèmes similaires ont également été signalés dans d’autres pays comme le Brésil et d’autres parties de l’Afrique de l’Ouest. »

Elle affirme que « des mesures sérieuses pour faire une différence dans le cacao ouest-africain n’ont vraiment été abordées qu’au cours des 8 à 10 dernières années ». « Des progrès sont enfin réalisés, même si cela a pris du temps, et il reste encore du chemin à parcourir », poursuit-elle.

Fuzz Kitto souligne cependant « un énorme pas en avant », avec les programmes de surveillance et de remédiation du travail des enfants (CLMRS).

« Pour le tableau de bord du chocolat de cette année, nous avons demandé aux entreprises : l’entreprise a-t-elle une politique de prévention, de surveillance et de remédiation du travail des enfants, du travail dangereux des enfants et des pires formes de travail des enfants (esclavage et traite des êtres humains) ? (ou un programme similaire) ? 97% ont dit qu’ils l’avaient fait ou étaient dans des situations où le problème était traité d’une autre manière. Cela a été un énorme pas en avant, car les programmes de surveillance et de remédiation du travail des enfants (CLMRS) ne sont devenus la norme qu’au cours des trois dernières années. Auparavant, les CLMRS étaient rares. »

M.C.


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