Esclavage : Le diocèse de New-York donne 1,1 million $ pour « exprimer la profondeur de notre chagrin et de notre repentir »

L’argent pourra être utilisé à des fins pédagogiques, en finançant des bourses d’études, une bibliothèque, mais permettra également la création d’un « centre de ressource dédié à la justice raciale et à la réconciliation ».
Andrew ML Dietsche s’est adressé la semaine dernière à la Convention du diocèse de New-York. Dans un vibrant plaidoyer, il a annoncé la création d’un fonds de 1,1 million de dollars pour « réparer les actes de nos ancêtres » et ainsi « exprimer la profondeur de notre chagrin et de notre repentir ».
L’évêque a d’abord expliqué à l’assistance qu’après l’année des lamentations et l’année de la repentance et du pardon, le diocèse entre désormais dans l’année de la réparation. Cette année 2019 est selon lui particulière. Il s’agit du 80ème anniversaire de la Nuit de Crystal, du 30ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, mais aussi de la Révolution de Velours en Tchécoslovaquie et du mouvement de solidarité en Pologne.
Face à l’Histoire, il tient à rappeler « l’horrible réalité de l’esclavage américain et l’héritage, l’ombre de la suprématie blanche qui jaillit de notre passé d’esclavage et continue d’empoisonner la vie commune du peuple américain et continue d’imposer des fardeaux, des coûts, des difficultés et une dégradation extraordinaires aux personnes d’ascendance africaine dans notre pays ».
Il précise le rôle de New-York dans cette Histoire, « le plus grand marché aux esclaves du monde », et particulièrement aussi du diocèse.
« Au XVIIIe siècle, à New York, la proportion de personnes possédant des esclaves était la deuxième plus élevée de toutes les colonies, juste après Charleston, en Caroline du Sud. Nous avons des registres d’églises de notre diocèse qui possédaient des hommes et des femmes en tant que serviteurs de paroisse ou comme biens immobiliers. Eglises dont la richesse s’est construite sur le trafic d’êtres humains. Sojourner Truth était esclave de ce diocèse. »
Alors l’évêque interpelle l’assistance.
« Que faisons-nous avec ce savoir ? Comment pouvons-nous exprimer la profondeur de notre chagrin et de notre repentir ? Comment pouvons-nous, en tant que communauté, réparer les actes de nos ancêtres dans ce lieu ? Qu’est-ce qui guérit l’Histoire ? »
C’est afin de répondre à ces questions qu’un fonds d’1,1 million de dollars est créé. L’argent pourra être utilisé à des fins pédagogiques, en finançant des bourses d’études, une bibliothèque, mais permettra également la création d’un « centre de ressource dédié à la justice raciale et à la réconciliation ».
Avant le diocèse de New-York, le Virginia Seminary et le Princeton Seminary avaient également pourvu à la création de fonds à ces mêmes fins.
M.C.