Erythrée : 15 années d’une persécution effroyable

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Le mois de mai a été terrible pour les chrétiens érythréens, qui ont été l’objet de répression massive.

En janvier 2017, la pape François parlait de la « mondialisation de l’indifférence ».  Et c’est bien dans l’indifférence que les chrétiens subissent depuis 2002, en Erythrée, une persécution effroyable. Les propos du président Issayas Afewerki, relevés par Reporters sans frontières, sont radicalement explicites :

« Ceux qui pensent qu’il y aura la démocratie  dans ce pays peuvent le penser dans un autre monde. »

Un raid a été lancé lors d’une réunion de prière, 6 hommes et 4 femmes ont été capturés. D’autres ont été pris dans leur propre maison. D’autres encore, qui s’étaient réunis dans une zone rurale, ont été arrêtés. Parmi eux, un enfant de 3 ans.  Ailleurs, à l’occasion d’un mariage, 79 ont été arrêtés. Un bébé a été emprisonné avec sa mère.

Christian Solidarity Worldwide parle de 3000 chrétiens détenus, pour la plupart protestants.

« La torture est répandue dans les maisons d’arrêt. Les prisonniers sont détenus dans des conditions inhumaines, comme des containers métalliques, des cellules souterraines ou dans des zones désertiques encerclées par des barbelés et des épines. Il existe des témoignages de femmes, battues au niveau de la plante des pieds et du ventre, pour les empêcher de porter leurs enfants. Des rapports parlent également de personnes décédées suite à la torture ou après qu’on ait refusé de les soigner parce qu’elles ne voulaient pas renier leur foi. »

Un réfugié, Dawit, raconte :

« Il n’y a ni loi, ni justice. Quand je vivais en Erythrée, j’ai été arrêté parce que j’étais chrétien. C’est pour ça que je suis parti. En Eythrée, tous les chrétiens risquent la prison. »

Il a été détenu plus d’un mois en prison et en camp de travaux forcés. Dawit a été torturé et devait dormir les pieds et les mains liés dans le dos.

Docteur Berhane Asmelash a lui aussi été détenu. Ses mots sont clairs :

« L’Erythrée est comme une prison gigantesque. Le pays est rempli de geôles, de camps de concentration et de prisons. C’est comme la Corée du Nord, mais en Afrique. »

Elsa n’arrive pas à oublier les cris de sa soeur, battue à mort par les gardes.

« Nous étions détenues dans des cellules souterraines. Parfois, les gardes nous plaçaient toutes les deux dans des containers métalliques pour nous torturer. C’était terriblement chaud la journée, et dans la nuit, il y faisait si froid. On n’avait pas grand chose à manger et pas de médicaments. Les gardes nous proposaient de partir. Mais pour cela, il fallait renier notre foi. Nous refusions. »

M.C.


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