« L’Érythrée est comme une prison géante. Le pays est rempli de prisons, de camps de concentration. Et c’est comme la Corée du Nord, mais en Afrique. Le gouvernement persécute les chrétiens… Les chrétiens ont été arrêtés pour leur foi et toutes les églises évangéliques et indépendantes ont été fermées. Et les gens ont été torturés pour leur foi. »
Ces 141 chrétiens avaient voulu se réunir. Mais en Érythrée, un culte chrétien peut être considéré comme une protestation à l’égard du régime. Les femmes ont été amenées au poste de police, tandis que les hommes sont détenus à la prison d’Adi Abeito.
Selon Release International, des centaines de chrétiens sont emprisonnés pour leur foi, de nombreux autres vivent dans des camps de réfugiés au Ethiopie. Andrew Boyd a rencontré ces chrétiens réfugiés. Parmi eux, il y a Dawit. Après avoir été emprisonné et torturé en Érythrée à cause de sa foi, il vit désormais dans un camp de réfugiés.
« L’Érythrée est sous une dictature. Il n’y a pas de loi et pas de justice. Quand je vivais en Érythrée, j’ai été arrêté en raison de ma foi chrétienne. C’est pourquoi je suis parti. En Érythrée, presque tous les chrétiens sont emprisonnés. C’est pourquoi j’ai été emprisonné pendant un mois, puis j’ai été envoyé dans un camp de travail où je devais travailler sans rémunération. J’ai également été détenu pendant deux semaines, après avoir été torturé. »
Le docteur Berhane Asmelash a lui aussi connu la prison et la torture. Il raconte les pendaisons, les prisonniers ligotés.
« L’Érythrée est comme une prison géante. Le pays est rempli de prisons, de camps de concentration. Et c’est comme la Corée du Nord, mais en Afrique. Le gouvernement persécute les chrétiens… Les chrétiens ont été arrêtés pour leur foi et toutes les églises évangéliques et indépendantes ont été fermées. Et les gens ont été torturés pour leur foi. »
Elsa raconte, quant à elle, les journées passées dans des containers et la douleur de la perte de sa soeur, battue à mort.
« Nous avons été gardés dans des cellules souterraines. Parfois, les gardes nous ont mis toutes les deux dans un conteneur d’expédition en métal pour nous torturer. Il faisait très chaud pendant la journée, puis la nuit, il faisait très froid. Nous n’avons pas eu beaucoup à manger et il n’y avait pas de traitement médical. Les gardes ont proposé de nous laisser partir, mais seulement si nous renoncions à notre foi en Jésus. Nous avons dit non. Un soir, nous avons été emmenées dans la brousse et je savais que nous allions être battues. Ils allaient nous faire souffrir autant que possible. Les gardes l’ont pris pour nous battre. Je n’oublierai jamais les cris de ma soeur. Je ne l’ai plus jamais revue. »
Le docteur Asmelash témoigne de la difficile survie dans les camps, des conditions sanitaires et du manque de nourriture. Mais pour Temesgen, qui a lancé un studio de photographies à l’intérieur du camp, ils peuvent y sentir « la présence de Dieu » :
« Ce camp de réfugiés peut sembler un désert, mais nous sentons la présence de Dieu et nous sommes ensemble. Mais nous savons que la vie ici n’est que temporaire. »
Alors, face à ce chaos, Deborah, réfugiée, appelle à nos prières :
« Merci de prier pour notre protection alors que nous partageons notre foi sous une pression énorme. Priez pour la sagesse et pour que le Saint-Esprit nous conduise. Priez pour les prisonniers chrétiens que Dieu renforce leur foi en prison. Priez aussi pour une bonne santé malgré les conditions terribles et qu’ils soient libérés bientôt. Priez pour que l’église ici soit forte dans la foi, non pas dans la peur, mais pour continuer à déclarer le royaume de Dieu et à partager l’évangile avec les autres. Priez pour que la justice vienne en Érythrée. »
M.C.