« La solitude des jeunes ne guérira pas si nous ne les connectons pas à Dieu. »
Une récente étude Cigna n’hésite pas à parler d’ « épidémie de solitude ». Et c’est chez les jeunes de 16 à 24 ans que le sentiment d’être souvent ou très souvent seul est le plus élevé. Dan Colwin est engagé auprès des jeunes depuis des années. Il donne ses conseils à Christianity Today.
Selon une enquête de la BBC, effectuée auprès de 55 000 personnes dans le monde entier, 40% des jeunes de 16 à 24 ans disent se sentir souvent ou très souvent seuls. Selon l’étude Cigna, l’expression de la solitude revêt divers sentiments, parmi lesquels « avoir l’impression que les gens qui les entourent ne sont pas vraiment avec eux » (69%), « se sentir timide »(69%) et « avoir l’impression que personne ne les connaît vraiment bien » (68%).
Selon les experts de l’enquête Cigna, la solitude aurait de graves conséquences sur la santé.
« La solitude a le même impact sur la mortalité que de fumer 15 cigarettes par jour, ce qui la rend encore plus dangereuse que l’obésité. »
Dan organise des séjours en mission ou en pleine nature pour les jeunes depuis 12 ans. Il se souvient des temps passés à jouer aux cartes pendant la pause. Mais ce qu’il voit désormais, ce sont des jeunes fixés sur leur téléphone portable. Il raconte qu’une adolescente lui dévoile ses attentes en nombre de likes pour chaque publication sur les réseaux sociaux. Pour lui cette hyper-connection à la communauté mondiale n’est en fait pas profonde.
Face à ce délicat sujet de société, Dan Colwin entrevoit plusieurs actions à mener auprès de la jeunesse de nos communautés. Pour lui, la clé réside dans le fait de former des disciples.
« S’il est facile pour les animateurs de jeunesse de nouer des amitiés avec des dizaines d’étudiants, il est presque impossible de former véritablement un disciple plus d’une poignée de personnes à la fois. »
Dan raconte les moments privilégiés qu’il passe en tête à tête avec John, dans un café à proximité de son établissement scolaire. Il précise qu’il convient, dans ces temps consacrés avec les jeunes, d’avoir des conversations intentionnelles. Chaque rencontre commence toujours par les mêmes questions. S’en suivent un temps de réflexion autour de la Bible et un temps de prière.
- Quelle est la meilleure chose qui te soit arrivée depuis notre dernière rencontre ?
- Quelle est la pire chose qui te soit arrivée depuis notre dernière rencontre ?
- Quel est le risque que tu as pris ?
- Qu’est-ce que tu as fait pour servir quelqu’un d’autre ?
Ces simples questions permettent selon lui de mieux comprendre la vie du jeune homme. Pour Dan, il convient ensuite d’utiliser les relations que nous avons avec les jeunes pour former des disciples.
« La solitude des jeunes ne guérira pas si nous ne les connectons pas à Dieu. »
Mettre en place des espaces accueillants pour les jeunes et développer avec eux une bonne relation ne servent à rien selon Dan si l’objectif n’est pas de les conduire à Christ. Parce que c’est leur relation avec Dieu et non leur relation avec nous qui les comblera.
« Le remède ultime à la crise de solitude de la génération Z ne consiste pas seulement à leur donner des lieux propices à l’établissement de relations, mais à espérer que des conversations organiques leur donneront la connexion humaine qui leur manque. Le remède consiste à cimenter fermement leur identité en Christ et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que cette relation prospère. »
M.C.