Entretien avec Rémy Bayle

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Rémy Bayle est évangéliste. Il parcourt la France et le Monde avec le désir de voir les vies bouleversées et transformées par l’amour et le pardon de Jésus, comme il l’a lui-même été alors qu’il était un jeune perdu dans ses angoisses et dans la drogue. Marié et père de trois enfants, il a fondé « l’Action Mondiale pour l’Evangélisation », et oeuvre avec son épouse Emmanuelle, à l’évangélisation et l’édification des chrétiens. Rémy a accepté de répondre aux questions de la rédaction d’Info Chrétienne, et nous le remercions pour sa confiance et la sincérité qui le caractérise. Merci d’avoir également répondu librement à une question qui agite le web francophone chrétien régulièrement, l’oecuménisme.

  • Peux-tu nous raconter ta rencontre avec Jésus ?

J’étais un jeune polytoxicomane à qui le gouvernement obligea de faire le service militaire en juin 1985. J’avais vingt ans. Dans notre chambrée de la caserne de Perpignan, il y avait un caporal chef engagé et chrétien. Moi, j’écrivais des poèmes à Lucifer et voulais entraîner les copains dans une séance de spiritisme. Ce chrétien a pris position contre, en nous avertissant des malédictions dont la bible parle concernant ces pratiques. S’en suivirent des débats entre ce frère et moi-même. Au début, je me suis moqué de lui : « Tu es dans une secte !! ». Mais à bout d’arguments, un soir, je lui ai demandé comment on pouvait rencontrer ce Jésus qui semblait illuminer de joie son cœur.

Après m’avoir lu Jean 3:16, m’expliquant le sacrifice de Jésus, il me montra aussi comment prier en son nom et comment l’inviter dans mon cœur :

« Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».

Jésus m’a attrapé et jeté en libertéLes minutes qui ont suivi sont inoubliables pour moi, car alors que je faisais mes premiers pas de foi, une présence évidente remplit la pièce. Je suis né de nouveau. C’était incroyable pour le coup ! À partir de là, un processus de conversion a commencé. Je suis passé par diverses étapes de consolidation, de délivrances, de guérisons intérieures. Depuis plus de trente ans je vais de Gloire en Gloire avec ce Dieu merveilleux. Il m’a lavé de tous mes péchés, et je suis devenu un citoyen inoffensif pour mon prochain. Avant cela, j’étais recherché par la police, mais elle ne m’a pas attrapé. Si les policiers m’avaient attrapé, ils m’auraient jeté en prison. Jésus m’a attrapé et jeté en liberté.

Quel a été le déclic qui a marqué le début de ton ministère ?

Je suis tombé amoureux de Jésus-ChristLe déclic ? Je suis tombé amoureux de Jésus-Christ : depuis le premier jour de ma rencontre avec Christ jusqu’à aujourd’hui, je t’assure que pas un seul jour n’a passé que je ne sois préoccupé par le salut de mon prochain ou la quête des profondeurs en Christ.

Ma véritable école fut en tout lieu, dans le témoignage, l’évangélisation sous bien des formesPlus j’ai grandi dans la foi et la connaissance de Christ, plus ce ministère a littéralement pris possession de moi. J’ai bien sûr suivi une formation biblique de deux ans, mais ma véritable école fut en tout lieu, dans le témoignage, l’évangélisation sous bien des formes. Dans diverses occasions, lors de grandes conférences comme dans mon église locale, l’Esprit m’interpellait par des prophéties en public où il me signifiait clairement un appel d’évangéliste pour les Nations, mais aussi d’autres détails importants concernant ma destinée ,et que je n’aborderai pas ici.

En 2005, un vague nouvelle est venue sur ma vie dans le domaine des miracles et des campagnes d’évangélisation. En 2009, l’Esprit de Dieu m’a convaincu clairement de quitter mon travail d’électromécanicien pour partir à plein temps dans le service de la foi. Certains lecteurs douteront sûrement de ce que je suis sur le point de témoigner, mais pour ce faire, Dieu m’a enlevé le 5 Janvier 2009 du train qui me ramenait depuis vingt ans de mon travail, et m’a déposé dans celui parti avant le mien... Ceci s’est passé en un clin d’œil. Je suis arrivé 1/2 h avant mon train. Cette expérience  fut assez « choquante » pour que j’accepte enfin de laisser Dieu pourvoir surnaturellement aux besoins de ma famille. Dieu est tout-puissant et fidèle ; le Royaume des cieux est plus réel que ce monde qui passe. (Actes : 39)

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  • La vie est parfois soumise aux épreuves. Serais-tu d’accord d’en partager une avec nous, et surtout de nous faire découvrir de quelle manière tu l’as surmontée avec la grâce de Dieu ?

J’ai été brisé mille fois et de diverses manières
J’ai été brisé mille fois et de diverses manières. Il me faudrait écrire un livre entier comme pour chacun d’entre nous je suppose. L’une des plus grandes épreuves contre ma destinée que j’ai pu vivre, fut le rejet des pasteurs de ma région alors que l’Esprit me poussait à faire des campagnes d’évangélisation dans la ville. Les attaques spirituelles se multipliaient jusqu’à sentir des présences mauvaises dans ma chambre. Mais je me suis réfugié dans le jeûne et la prière, et obéissant à Christ plutôt qu’aux hommes, j’ai persévéré. Ce fut une période où l’Esprit me donnait des rêves de moisson. Il me dit:

« Ne crains pas les hommes, mais regarde: la moisson est abondante, il y a peu d’ouvriers ! Ta paroisse sera le monde entier. »

Alors que j’ai répondu à l’appel, Dieu m’a béni, mais j’avais une flèche plantée dans le cœur et une certaine colère contre l’église locale, mais sur ce chemin, le Seigneur me poussa au pardon, à la réconciliation avec le ministère pastoral. Aujourd’hui, je bénis le Seigneur pour mes pasteurs qui ont eu la patience et la foi pour moi. Avoir un lieu pour poser mes valises a été grandement salutaire pour ma vie, mon couple, ma famille.

  • Quel est le projet ou la réalisation dont tu es le plus fier ?

C’est merveilleux de servir le SeigneurEn premier, mon mariage. C’est une véritable gloire qui vient du ciel. Ensuite, mes enfants dont je suis très fier. Ils sont trois beaux miracles bouleversants. Ensuite, je suis fier de nos campagnes d’évangélisation dans des pays comme le Pakistan, Mayotte, Madagascar, et de nombreux pays d’Afrique ou en France. Mes passages dans des prisons où la misère humaine est culminante. Merci Seigneur aussi pour les nombreuses occasions de passage sur des plateaux TV et radios par lesquels nous avons pu sans doute impacter des millions de gens pendant toutes ces années. Je dois parler aussi de notre école chrétienne privée en région parisienne dont mon épouse est la directrice et qui bénit les enfants comme la famille. Nous avons ouvert cette école en 2003 avec un autre couple d’amis, sans qui cette école n’aurait jamais vu le jour, Christian et Adèle Rozier qui sont aussi premier partenaire de AME.   Je suis fier de mes livres, qui aux yeux de mon papa sont de vrais miracles, vu le terrible niveau scolaire que j’ai eu. Notre album « SIGNES » de quatorze titres de nos chants où, avec mon épouse, nous donnons le meilleur de nous-mêmes, c’est à dire Christ ! Je suis fier aussi de mes disciples, c’est à dire de ces précieuses personnes que nous n’avons pas seulement inspirées mais qui bâtissent avec nous. C’est merveilleux de servir le Seigneur.

  • Quelle est la plus grande leçon que tu as apprise au travers de ton ministère?

Ce n’est pas mon ministère, mais celui du Saint-EspritLa plus grande leçon que j’ai apprise est que ce n’est pas mon ministère, mais celui du Saint-Esprit. Et j’ai aussi découvert que les grands hommes de Dieu n’existent pas : il n’y a que des petits hommes et un grand Dieu. Certains ont compris que c’est un grand Dieu. J’ai aussi appris que Dieu ne dépend pas de moi mais de sa puissance.

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  • Et si c’était à refaire ! Que changerais-tu ?

J’accentuerais encore plus le fait de bâtir une famille sacerdotale et de faire des disciples et je m’émanciperais dès le début des mélanges religieux qu’on m’a imposés plusieurs années. Dieu n’est pas dans les mélanges.

  • Quelle est la personne qui a eu un rôle majeur tout au long de ton parcours ? 

Je crois vraiment que la personne qui a joué un rôle majeur et qui le joue encore aujourd’hui, c’est ma très chère, belle et courageuse épouse Emmanuelle. Son amour, sa générosité et sa foi m’ont permis d’être qui je suis. Elle est digne des femmes huguenotes qui ont payé le prix de leur vie pour la foi et l’amour des âmes. Elle est parfaite pour moi.

  • As-tu des modèles, des mentors, des personnes qui te poussent à aller de l’avant et à devenir meilleur ?

L’un des plus inspirants ministères qui a marqué ma vie fut Tl Osborn. Son cœur de gagneur d’âmes et sa dimension de miracles m’ont fortement impacté. Il y a eu aussi quelques livres de ministères connus tels que ceux de Reinhard Bonnké, Kathryn Kuhlman

… Je dois aussi une fière chandelle à André et Sergine Snanoudj qui nous ont délivrés,  mon épouse et moi de beaucoup d’esprits, alors que nous étions passés dans leur camp d’été en direction pour Lourdes en 1989. Ce stage sous leur chapiteau à Panassac mit un terme définitif au spiritisme et à l’idolâtrie que j’avais « gobés » sur mon chemin de conversion avec nos amis catholiques qui avaient cru bon de me pousser dans ces choses. (J’avais effectivement été récupéré après mes premiers pas dans la foi par le catholicisme via des mouvements d’unités, et plongé dans des croyances qui m’ont éloigné un temps de la simplicité en Christ).

Je ne peux finir de répondre à cette question sans rendre un double honneur à mes pasteurs M. et Mme Konki qui me supportent dans tous les sens du terme, depuis 17 ans… Ils sont des personnes extraordinaires.

  • Quel est le personnage biblique qui est une source d’inspiration pour toi ? Et pourquoi ?

Jésus n’a jamais pratiqué la séductionJésus est évidemment le numéro un. Pourquoi ? Parce qu’il est mort sur une croix en me pardonnant et il a vaincu la mort. Il inspire toute ma vie. Jésus n’a jamais pratiqué la séduction, il est venu rendre témoignage à la vérité. J’aime sa radicalité. Les deux tiers de son ministère consistèrent en des miracles, la délivrance des captifs. Il a lavé les pieds de ses disciples et aimé les pécheurs.

  • Quel conseil pourrais-tu donner à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans la même voie que toi ?

Philippe a marché dans le naturel de Dieu, ce que les hommes appellent le surnaturelOn ne se lance pas... C’est un appel. Cet appel nous amène à de nombreux brisements ; la croix n’est pas une option. L’évangile est un évangile de discipolat. Beaucoup sont orphelins et mêmes rebelles. Il faut laisser Dieu nous guérir sur le chemin, sans quoi de nombreux pièges nous attendent. Je suis inquiet pour les évangélistes qui font cavaliers seuls. L’évangéliste Philippe, avant d’être dans ce ministère, a servi aux tables comme diacre. Quand il a percé en Samarie, il ne s’est pas bâti un empire mais a laissé à la responsabilité des apôtres de fonder l’église locale naissante. Il n’avait pas un cœur pour « monter sur le pinacle du temple » mais un cœur humble de serviteur et bouillant pour les âmes perdues. Il a marché dans le naturel de Dieu, ce que les hommes appellent le surnaturel.

  • Comment perçois-tu tes prochaines années dans le ministère? Quel est le ou quels sont les projets qui te tiennent à cœur ?

Je crois qu’un puissant réveil vient sur notre paysJe visualise des milliers d’églises en France. Mais pour ce faire, je veux faire des disciples. Je crois vraiment que Jésus n’a pas dit de faire des églises mais des disciples. Je crois qu’un puissant réveil vient sur notre pays. Je vais aussi continuer de grandes campagnes d’évangélisation dans les nations, mais aussi aider à lever une armée de prédicateurs par la grâce de Dieu. Nous sommes aussi en train de prévoir une campagne d’évangélisation pour une nation dont je vais taire le nom pour l’instant vu le terrain hostile qu’elle représente. Nos zones de conforts sont les pires ennemis de l’évangile. Nous devons prêcher au cœur des ténèbres.

  • Tu es un peu connu pour être contestataire sur certains points. L’anniversaire des 500 ans de la Réforme en cette année 2017 représente pour les dénominations chrétiennes l’occasion de relire l’histoire de notre christianisme avec un apaisement et un rapprochement œcuménique. Que penses-tu de cette démarche ?

Ma position à cet égard peu sembler stupide mais je crois qu’il y a une forme terrible de séduction dans cette démarche. Je m’explique.

Bien sûr que les guerres religieuses des siècles passés comme celles qui ont perduré en Irlande, sont les pires choses que la croyance ait pu produire. Et il est évident que le vivre ensemble et faire la paix, est humainement la logique à suivre.

La véritable raison de la Réforme était un retour à la vérité des écrituresCependant, je voudrais rappeler à tous mes lecteurs, qu’à la base, la réalité de la guerre n’est non pas humaine ni religieuse, mais spirituelle. Depuis la nuit des temps, l’Ennemi de nos âmes combat la vérité. La guerre que l’église de Rome a menée contre la Réforme, n’était pas seulement motivée par une guerre de pouvoir d’influence, mais c’était contre la vérité des écritures… Ce n’était pas seulement des motivations politiques qui ont fait que Marie Durand resta enfermée dans la tour de Constance pendant 38 ans mais c’est pour l’amour de la vérité… La véritable raison de la Réforme était un retour à la vérité des écritures, c’était un véritable mouvement du Saint-Esprit pour faire sortir le peuple de Dieu de « Babylone », comme les prophètes de l’époque le criaient en accord avec les écritures, dans les assemblées. Ce mouvement fut surnaturel, accompagné de nombreux signes et prodiges et de grandes persécutions… Les prédications et prophéties étaient inspirées par un feu contre le péché, l’idolâtrie, les hypocrisies, les impudicités, les fausses doctrines…

Ce devrait être un véritable mouvement d’une profonde repentance en vue de déraciner le péché de toute église se réclamant du nom de Jésus-Christ
Voilà donc ce qui à mon sens devrait être trouvé au cœur de la fête des 500 ans ! Non pas une parodie religieuse, une soupe de sourires mielleux ou même sincères… Mais ce devrait être un véritable mouvement d’une profonde repentance en vue de déraciner le péché de toute église se réclamant du nom de Jésus-Christ, et de secouer le monde avec la bonne nouvelle du Royaume. Ce que l’Esprit a contesté dans le catholicisme, il y a 500 ans, il le conteste toujours aujourd’hui. En lisant les lettres aux 7 églises dans le livre de  l’apocalypse, nous pouvons nous faire une idée de ce que pense Jésus-Christ de nos « levains ». Ceci n’enlève rien à l’amour que nous devons avoir pour notre prochain. Bien au contraire ! Cependant en tant que chrétien et prédicateur, je me dois d’aimer les gens non en les séduisant, mais en leur parlant avec vérité, sans faux semblants. Combien de temps encore pourrons-nous prêcher la vérité sans être poursuivis par « la justice » ? Je préfère reprendre à mon compte le mot de Marie Durand, gravé dans une pierre de sa prison : « RESISTER », que de me laisser endormir par ce vent soporifique de l’œcuménisme. Vous l’avez compris, ma foi n’est pas dans les dénominations mais : SOLI DEO GLORIA, SOLA GRATIA, SOLUS CHRISTUS, SOLA FIDE, SOLA SCRIPTURA.

Rémy, merci pour ta sincérité, ton désir de voir le Royaume s’étendre et tes réponses sans compromis. Que le Seigneur te bénisse et continue de t’accompagner dans ce qu’il a préparé d’avance. 

La rédaction


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