Entretien avec Paul Calzada

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Dès l’adolescence, Paul Calzada a fait le choix de consacrer sa vie au Seigneur. Après 6 années de service au collège protestant de Ouagadougou, il exercera le ministère pastoral en France pendant de nombreuses années, accompagné de son épouse Michèle et de leurs 4 enfants. Il se consacrera ensuite à son appel missionnaire en tant que directeur de l’Action Missionnaire des ADD. Il voyagera dans plus de 40 pays pour apporter la bonne nouvelle et venir en aide aux plus démunis. Aujourd’hui à la retraite, Paul partage « ses pensées », forgées tout au long de 50 années de ministère, sur le site Lueurs du matin. Il continue d’enseigner et d’évangéliser dans de nombreuses églises de France et d’ailleurs. Nous le remercions d’avoir accepté de répondre aux questions de la rédaction d’Info Chrétienne avec l’humilité et la sagesse qui le caractérisent.

  • Peux-tu nous raconter ta rencontre avec Jésus ?

Là j’ai rencontré le Seigneur qui m’a assuré de son pardon et une puissante joie m’a envahiC’est à l’âge de 15 ans, qu’un samedi après-midi j’ai vécu une expérience spirituelle très forte. J’avais passé une semaine exécrable au lycée où j’étais interne ; j’étais bien content de me retrouver à la maison. Mais cette joie fut ternie par le fait que personne n’était là, ni mes frères et sœurs, ni mes parents. Ce vide m’a renvoyé à ma conduite déplorable de la semaine écoulée, et une profonde conviction de péché est tombée sur moi me faisant plier le genou devant Dieu. Là j’ai rencontré le Seigneur qui m’a assuré de son pardon et une puissante joie m’a envahi.

  • Quel a été le déclic qui a marqué le début de ton ministère ?

À ce moment là j’ai reçu la certitude que j’enseignerai en Afrique. Ce fut le déclic de mon engagement missionnaire qui a marqué ma vie.

  • La vie est parfois soumise aux épreuves. Serais-tu d’accord d’en partager une avec nous, et surtout de nous faire découvrir de quelle manière tu l’as surmontée avec la grâce de Dieu ?

À la tristesse de la mort accidentelle, s’ajoutait le sentiment de culpabilité de n’avoir pas été auprès des miensLa plus grande épreuve ? Il m’est difficile de les classer ! La mort d’un être cher est certainement l’un des drames qui marque profondément nos âmes. En janvier 1988 mon beau-père est décédé suite à un accident de voiture dans lequel était impliquée notre fille. Or, lors de cet accident je n’étais pas auprès de mon épouse et de nos enfants, j’étais en mission en Guinée, exerçant mon ministère. À la tristesse de la mort accidentelle, s’ajoutait le sentiment de culpabilité de n’avoir pas été auprès des miens. C’était là ce qui me faisait pleurer comme un enfant. Je me disais que si j’avais été là cela ne ce serait pas produit ! Le jour des obsèques, le Seigneur m’a aidé à surmonter, avec sa grâce, cette culpabilité malsaine et inutile. Alors que l’épée de la culpabilité avait transpercé mon âme, la paix surnaturelle de Dieu est venue se déposer en moi pendant que le pasteur lisait ce texte de la Bible,

« Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jesus-Christ, ni la vie, ni la mort.... »

  • Quel est le projet ou la réalisation dont tu es le plus fier ?

Ce dont je suis le plus fier c’est d’avoir accompagné de nombreux jeunes à entrer dans le service auquel Dieu les a appelés, et surtout de les voir aller plus loin que là où j’ai été. Je suis fier de leur travail, de leur capacité à atteindre des objectifs extraordinaires, de leur créativité... Je suis fier de pouvoir bénir chaque jour des milliers de personnes dans la francophonie au travers des Lueurs du matin, et je remercie tous ceux qui m’ont aidé à réaliser ce service. Je suis fier d’eux.

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  • Quelle est la plus grande leçon que tu as apprise au travers de ton ministère ?

Dieu n’est jamais pris au dépourvu lorsqu’on lui fait confianceLa plus grande leçon que j’ai apprise c’est que Dieu n’est jamais pris au dépourvu lorsqu’on lui fait confiance. Si une porte se ferme il en ouvrira une autre. Si on nous ferme une porte, lui nous ouvrira un portail ! Si on nous ferme un robinet, lui ouvrira des vannes. Les échecs ne sont que des tremplins pour aller plus loin, nos erreurs reconnues il les transforme en opportunités nouvelles.

  • Et si c’était à refaire ! Que changerais-tu ?

Si c’était à refaire je n’aurais pas attendu d’être à la retraite administrative pour toucher un clavier d’ordinateur !

  • Quelles sont les personnes qui ont eu un rôle majeur tout au long de ton parcours ? As-tu des modèles, des mentors, des personnes qui te poussent à aller de l’avant et à devenir meilleur ?

Mes mentors ! Encore au lycée, après mon engagement avec Dieu, il y a deux personnes qui ont été une source d’inspiration pour moi : le missionnaire Hudson Taylor, se faisant chinois pour atteindre les chinois, et le docteur Paul Tournier ayant une approche du soin des corps en corrélation avec le soin de l’âme. Par la suite c’est le missionnaire Pierre Dupret, qui j’ai apprécié pour sa vision holistique de la mission. Plus tard, il est un pasteur de campagne qui est venu se plonger dans les rues de New York, David Wilkerson, qui m’a amené à voir que l’église de Christ dépasse les limites des dénominations et qu’elle est efficace lorsqu’elle est sensible aux directives du Saint-Esprit. Et puis, aujourd’hui, il y a tous ceux qui sont désireux d’aller de l’avant, qui sont novateurs, qui tout en gardant le fondement de la Bible cherchent à explorer tous les possibles de Dieu !

  • Quel est le personnage biblique qui est une source d’inspiration pour toi ? Et pourquoi ?

Je citerai en premier l’apôtre Paul, son engagement missionnaire, son intelligence pour se faire tout à tous, sa capacité d’adaptation aux divers contextes socio-culturels de son temps, sa capacité à associer des femmes au travail missionnaire comme le montre le chapitre 16 de l’épître aux Romains, sa consécration et son amour pour accompagner ceux qu’il a engagés comme Timothée ou Tite...

J’aime bien aussi Jacob, ce supplanteur né, avec ses hauts et ses bas, qui par la grâce et la patience de Dieu va entrer dans les projets de Dieu ! Je me retrouve dans cet homme imparfait que Dieu aime et dont il va se servir !

  • Quel conseil pourrais-tu donner à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans la même voie que toi ?

Soyez authentique, vrai, naturel, humble pour reconnaître vos erreurs
Je dirais : Soyez authentique, vrai, naturel, humble pour reconnaître vos erreurs, souvenez-vous que l’œuvre de Dieu a commencé il y a des siècles, qu’elle se poursuivra après vous, que vous êtes juste un serviteur entre ses mains, ce que vous faites faites-le en visant l’excellence. Ne vous prenez pas au sérieux en jouant au pasteur, vous restez un homme (ou une femme) qui a besoin des autres pour progresser et devenir meilleur, ayez de l’humour avec l’amour. Utilisez les difficultés pour grandir, les oppositions comme des opportunités, les erreurs pour rebondir.

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  • Comment perçois-tu tes prochaines années dans le ministère ? Quel est le ou quels sont les projets qui te tiennent à cœur ?

À moins de rester vigoureux comme Moise jusqu’à 120 ans, il me reste moins d’années de service que celles déjà effectuées ! Donc j’espère continuer à écrire encore quelques livres de pensées quotidiennes sur divers thèmes, entre autres sur quelques personnages clés de la Bible. Continuer à bénir en partageant ce que Dieu me donne au travers des lueursdumatin.

  • L’actualité est souvent troublée et triste. Chrétiens persécutés, société à la dérive, catastrophes naturelles, changements éthiques majeurs… Quelle est ta position face à ces événements ? Es-tu plutôt engagé, veilleur attentif, lanceur d’alerte, intercesseur ?…

Je crois en une vision holistique de l’engagement missionnaire
Les drames se multiplient aux quatre coins de la planète, je suis avec intérêt toutes les alertes lancées par Info Chrétienne. Je relaie sur ma page Facebook ces événements, je suis engagé dans l’association Les amis d’Info Chrétienne pour relayer les aides vers ces lieux où la souffrance frappe femmes enfants, adultes. Je suis engagé dans l’association Rescof qui intervient dans divers pays touchés par la pauvreté pour y apporter une aide au développement. J’aime son concept qui n’est pas seulement aider, mais aider à faire faire. Je crois en une vision holistique de l’engagement missionnaire.

Paul, merci pour tes réponses pleines de sagesse et de sincérité. Que le Seigneur t’accompagne tous les jours, ainsi que Michèle, afin de bénir et édifier l’Église au travers de votre ministère.

La rédaction


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