Entre foi et écologie : la symbolique des arbres dans la Bible explorée dans une émission sur Présence Protestante

Entre foi et écologie la symbolique des arbres dans la Bible exploré dans une émission sur Présence Protestante

Chaque année, pour Présence Protestante et Le Jour du Seigneur, Christelle Ploquin parcourt villes et campagnes en quête de l’héritage biblique de notre, de nos cultures. Cette année, c’est aux racines des arbres de la Bible qu’elle puise l’itinéraire de son voyage.

Tout semble avoir été dit sur les arbres dans la Bible, leurs essences et leur sens. Dès le commencement, l’arbre est au centre du monde, au centre du jardin d’Éden plus précisément. Le Père éternel y a placé deux arbres : l’arbre de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Et il prévient Adam : "Tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais car, du jour où tu en mangeras, tu devras mourir." (Genèse 2.17)

Mais le petit Adam (Dieu l’avait-il prévu ou pas ?), et son âme sœur, la petite Ève, sont tentés et goûtent au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 3). D’un coup, ils "grandissent", leurs yeux s’ouvrent (verset 7) et ils voient qu’ils sont tout nus, et que ce n’est pas terrible. Alors, certes un peu plus matures, mais surtout beaucoup plus honteux, ils vont se rhabiller de feuilles de figuier.

– Pause : j’ai essayé, c’est beaucoup trop fragile. Les feuilles de figuier ne tiennent pas la couture. Les pédicules se brisent, ça fait des trous et les feuilles se déchirent. Même si vous n’allez pas faire du surf à Hossegor, je ne vous recommande pas la feuille de figuier pour le maillot (ou de vigne, c’est pareil) : ça tient pas. –

Et depuis, c’est fichu. Tout le monde, puisque nous sommes tous des descendants d’Adam et d’Ève, sait faire la différence entre le bien et le mal, et quasiment plus personne ne se balade tout nu. Merci les arbres ! Bon, soit. Pour être extrêmement précis : tout le monde sauf, peut-être, les habitants de Nod, petite bourgade à l’est d’Éden quand vous dépassez les gardiens (Genèse 4.16).

Mais revenons au centre d’Éden. À côté de l’arbre de la connaissance, il y avait aussi l’arbre de la vie éternelle, celui-là même que l’on retrouve à l’autre bout de la Bible, en Apocalypse 22, verset 2 : "Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations."

Fort heureusement, les deux p’tits jeunes d’Éden n’avaient pas croqué de cet arbre. Vous vous rendez compte, en ces temps où la loi Léonetti est tancée, de l’enfer des goûters du mercredi que ça aurait été ? Hop, obligé d’aller chez Papi Adam et Mamie Ève et de les entendre rabâcher : "Allez, vas-y, prends-en un p’tit bout, mon minet, ça te fera pas de mal !" Je sais ce que j’aurais voté… bien forcé… Mais je m’égare, je m’égare… Revenons à nos moutons. Heureusement pour nous, donc, le serpent a commencé par l’autre arbre.

Et nous voilà, beaucoup, beaucoup plus tard, après que, entre autres, Hiram eut offert ses cèdres royaux (2 Samuel 5.11) à Salomon, que les ennemis de David eurent été happés par des térébinthes aux ramures basses (2 Samuel 18), et après que le petit Zachée eut grimpé au sycomore pour voir Jésus passer, entre autres arbres.

Au premier verset du chapitre vingt-deux de l’Apocalypse, juste avant la description de l’Arbre peint bien plus tard par Gustav Klimt, l’Arbre de la vie, il est écrit ceci : "Puis il me montra un fleuve d'eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l'Agneau." À nouveau, le parallèle entre le commencement et la fin de la Bible est frappant. Rewind : dans la Genèse, juste après la description des deux arbres, on lit ceci :

"Un fleuve sortait d'Éden pour irriguer le jardin ; de là il se partageait pour former quatre bras […]"

De l’eau qui sort d’Éden pour irriguer le jardin, un fleuve qui jaillit du trône de Dieu et de l’Agneau… Une référence fluviale que l’on retrouve dans le livre du prophète Ézéchiel, au chapitre quarante-sept :

"De l’eau jaillissait de dessous l’entrée [du temple] vers l’est ; […] il y avait de très nombreux arbres sur chaque rive. L’homme me dit : 'Ce torrent se dirige vers l’est du pays, il descend la vallée du Jourdain et débouche dans la mer Morte. Lorsqu’il parvient à la mer, il en renouvelle l’eau, qui devient saine. Des êtres de toute espèce se mettront à grouiller et les poissons se multiplieront partout où le torrent arrivera. Il assainira la mer et là où il se déversera, il apportera avec lui la vie.'"

Avec l’arbre de la vie vient toujours l’eau. Une eau vive, bouillonnante, féconde. Une eau qui rend pure, qui alimente tout un royaume céleste à venir.

L’Esprit a révélé à Adam et Ève comment distinguer le bien du mal. L’eau a donné dès le commencement, et donnera encore jusqu’à la fin des temps, la vie, la vie en abondance. Mais le péché d’Adam et Ève, puis le sang versé par Caïn (cf. Genèse 3), avaient contrarié l’aventure humaine. Ce sang l’avait condamné, et nous avec, à être "vagabond sur cette terre", perdus.

Jean, dans sa première épître, au chapitre cinq, révèle comment dénouer la malédiction d’Adam, Ève et Caïn :

"C’est qu’ils sont trois à rendre témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois convergent dans l’unique témoignage […] Et voici ce témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Qui a le Fils a la vie ; qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie."

À lire aussi : le formidable texte écrit par Philippe Lefebvre pour les colonnes du Jour du Seigneur

Christophe Zimmerlin pour Présence Protestante

Entre les lignes – Les Arbres dans la Bible Un magazine préparé par Christelle Ploquin, réalisé par Damien Pirolli et produit par France.tv studio et le CFRT

Pour voir ou revoir Entre les lignes – Les Arbres dans la Bible rendez-vous sur Youtube ou sur Facebook


Dans la rubrique Culture >



Les nouvelles récentes >