Enlèvement d'une jeune fille chrétienne de 14 ans au Pakistan
Le 9 janvier 2025, Saneha Sharif, une jeune chrétienne de 14 ans, a été enlevée devant son domicile à Sialkot, dans la province du Pendjab, au Pakistan.
Saneha Sharif a 14 ans, c'est une jeune chrétienne pakistanaise. Le 9 janvier dernier, la jeune fille a été enlevée à son domicile. "Saneha a été attirée hors de la maison par une jeune fille musulmane dont la famille avait récemment déménagé dans notre quartier. Un voisin, Rehan Razaque, l’a vue se faire enfermer dans une camionnette par les accusés, qui comprenait deux femmes, dont l’une était la mère de la jeune fille qui avait fait sortir Saneha de chez elle" a confié le père de la jeune fille, Sharif Masih, un balayeur chrétien à Morning Star News.
Il a ajouté avoir informé la police immédiatement. Deux des accusés ont été arrêtés mais selon lui, ils n'ont pour l'instant fourni aucune information qui pourrait aider à retrouver la victime.
La famille craint une conversion forcée à l'islam suivie d’un mariage imposé comme c'est souvent le cas lors de ce type d'enlèvement. Car cette affaire reflète une réalité dramatique au Pakistan visant les jeunes filles issues des minorités chrétiennes et hindoues.
Aussi, on assiste généralement à un laxisme des forces de l’ordre dans ce type de cas. Les familles des victimes, souvent issues de milieux modestes, peinent en effet à obtenir justice face à un système judiciaire biaisé. La législation actuelle, bien qu’elle impose un âge minimum pour le mariage chez les chrétiens, reste insuffisante pour protéger les filles mineures.
Des voix s’élèvent pour appeler le gouvernement pakistanais à adopter une loi fixant à 18 ans l’âge minimum légal pour le mariage, sans distinction religieuse. Des organisations internationales, telles que l’ONU, insistent sur l’urgence de renforcer les mécanismes de protection et de soutien aux victimes.
Le pays est classé 8e dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens de l'ONG Portes Ouvertes. L'organisation indique que les chrétiens sont "considérés comme des citoyens de seconde classe" et précise que la population féminine est "particulièrement vulnérable".
Camille Westphal Perrier
