Les évêques d’Haïti annoncent des mesures de protestation face à l’enlèvement de 10 personnes : fermeture nationale des établissements catholiques et célébration d’une messe au son des cloches, à midi.
En Haïti, sept religieux et trois laïcs ont été enlevés dimanche dernier par un gang armé dans le quartier de la Croix-des-Bouquets. Parmi eux, deux français, Agnès Bordeau, religieuse originaire de la Mayenne habituée des missions à l’étranger, ainsi que le prêtre Michel Briand, originaire d’Ile-et-Vilaine, qui s’investissait depuis plus de trente ans en Haïti.
La Conférence épiscopale d’Haïti a rapidement exprimé sa « profonde indignation » et sa « grande révolte » face à ce kidnapping, se demandant « à quand la fin de ce calvaire ».
« Depuis plusieurs années, la vie des Haïtiens tourne au cauchemar. [...] La plupart des personnes kidnappées sont humiliées, violées, torturées. Certaines d’entre elles ne parviennent pas à retrouver leur état de fonctionnement normal. À quand la fin de ce calvaire ? Qui a la responsabilité d’endiguer ce phénomène ? Le pays ne devient-il pas incontrôlable ? Le pire c’est que le kidnapping est devenu une entreprise. Les auteurs de ces actes crapuleux agissent à visière levée, au vu et au su de tous et en toute impunité. […] N’y a-t-il pas lieu de se demander si ces bandits n’ont pas plus de pouvoir que l’État et la Police ? »
Les évêques ont alors annoncé plusieurs mesures en guise de protestation, afin de demander la libération de ces dix personnes enlevées. Toutes les écoles, universités et entreprises catholiques d’Haïti seront fermées aujourd’hui. Les cloches de toutes les églises du pays sonneront à midi et une messe sera célébrée « pour implorer la grâce de Dieu sur le pays et son aide pour la transformation des cœurs ».
« Que le Christ ressuscité nous aide à combattre la violence, la dictature du kidnapping qui pèse sur le peuple haïtien et le mal sous toutes ses formes ! »
Soeur Agnès, qui avait déjà connu la séquestration au Guatemala, était en mission en Haïti depuis le mois de décembre 2018. Le prêtre Michel Briand, surnommé « le curé des pauvres » est impliqué en Haïti depuis plus de trente ans.
M.C.