« Je ne pouvais pas prier à cause du choc dans lequel j’étais. Chaque fois que j’ouvrais la bouche pour prier, les mots me manquaient. Tout ce que je pouvais dire, c’était ‘Seigneur, aie pitié’. »
Bako Francis Awesuh est le prêtre de la paroisse Saint-Jean-Paul II de Gadanaji, dans l’État de Kaduna au Nigeria. Enlevé par des Peuls et détenu pendant plus d’un mois au printemps 2021, il a raconté son enlèvement à l’organisation Aide à l’Église en Détresse.
Le 16 mai dernier, à 23 heures, le prêtre entend des coups de feu, puis des bruits de pas.
« On frappe à la porte. Mes jambes sont devenues froides et mon corps raide. Je transpirais abondamment. Ils ont continué à frapper, mais, effrayé, j’ai refusé d’ouvrir la porte. »
Les assaillants ont finalement ouvert la porte, l’ont ligoté et fouetté, avant de le déshabiller.
Après avoir marché pendant 3 jours, il est arrivé dans un camp au milieu de la brousse.
« Nous étions torturés et menacés de mort », affirme-t-il en expliquant que les kidnappeurs demandaient une rançon de 50 millions de nairas, soit plus de 100 000 euros.
Un jour, trois chrétiens de sa paroisse ont essayé de le sauver. Ils ont été abattus sous ses yeux. Bako Francis Awesuh est sous le choc.
« À ce stade, je me sentais impuissant, désespéré, inutile et agité ! J’avais un besoin urgent que la mort me prenne, alors que la scène des meurtres continuait à tourner dans ma tête. Je ne pouvais pas prier à cause du choc dans lequel j’étais. Chaque fois que j’ouvrais la bouche pour prier, les mots me manquaient. Tout ce que je pouvais dire, c’était ‘Seigneur, aie pitié’. »
La famille du prêtre a pu payer la rançon. Aujourd’hui, il vit caché. Pour des raisons de sécurité, mais également pour se remettre du traumatisme subi. Il appelle la communauté internationale à venir à leur secours.
M.C.