Enceinte, elle est battue par la police au Pakistan : "Mes agresseurs m'ont reproché d'être chrétienne"
"Dès qu'ils m'ont vue, les policiers dirigés par Ijaz ont commencé à me lancer des injures et des malédictions. Ils ont menacé de déchirer mes vêtements si je n'admettais pas le vol présumé, mais quand j'ai refusé, ils m'ont tiré les cheveux et ont commencé à me frapper sans pitié."
Asma Gulfam est une femme de ménage chrétienne qui vit au Pakistan. Enceinte de cinq mois et déjà mère de quatre enfants, elle a été battue et séquestrée pendant une semaine.
En avril dernier, enceinte de cinq mois, Asma avertit ses employeurs qu'elle doit quitter son emploi à cause d'un problème de santé. Mais ils refusent.
Le 18 avril, ils vont ensuite l'accuser d'avoir volé un million de roupies, soit environ 3200 euros. Asma nie mais elle est alors conduite de force dans une pièce où un sous-inspecteur adjoint de la police, Ijaz Ahmed, et trois autres policiers attendaient avec son employeur. Elle raconte au Morning Star News :
"Dès qu'ils m'ont vue, les policiers dirigés par Ijaz ont commencé à me lancer des injures et des malédictions, ils ont menacé de déchirer mes vêtements si je n'admettais pas le vol présumé, mais quand j'ai refusé, ils m'ont tiré les cheveux et ont commencé à me frapper sans pitié. Pendant la torture, Ijaz a aussi essayé de m'arracher les ongles. J'ai été retenue en otage dans la maison de Huda pendant tout ce temps et j'ai été torturée à plusieurs reprises mes agresseurs m'ont reproché d'être chrétienne et ont dit que personne ne pouvait me sauver d'eux jusqu'à ce que j'avoue la fausse allégation".
Son mari, Gulfam Masih, est allé se plaindre à la police. Il a alors été gardé en détention illégale pendant une semaine, selon le témoignage d'Asma.
Il a finalement pu retrouver son épouse, et l'a conduite à l'hôpital. "La vie de mon enfant à naître était sérieusement menacée en raison d'une hémorragie interne, mais les médecins ont réussi à la sauver", a-t-elle déclaré.
Pour Imran Sahotra du Maseehi Bedari Tehreek (Mouvement d'éveil chrétien), "l'affaire montre comment la communauté chrétienne vulnérable n'a pas accès à la justice au Pakistan".
"La famille musulmane a usé de son influence pour rejeter la plainte d'Asma contre sa torture, puis a enregistré un faux FIR contre le couple pour 'leur donner une leçon. (...) Le policier doit être puni, car la pauvre femme aurait pu perdre son enfant à naître ou même mourir elle-même à cause de sa torture."
Il s'agit pour lui d'un schéma habituel.
"De nombreux chrétiens pauvres sont victimes de fausses allégations, y compris de blasphème, s'ils choisissent de cesser de travailler pour leurs employeurs musulmans. Le schéma est assez similaire lorsque vous examinez de tels cas. Notre peuple continuera à souffrir de la persécution à moins que nous ne nous unissions en tant que communauté et que nous n'élevions une voix collective contre cette oppression et que nous demandions justice"
M.C.