En Syrie, « la faim peut être vue dans les rues parmi les gens désespérés »

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Le prêtre Amer Kassar témoigne du désespoir de la population syrienne.

Le Programme Alimentaire Mondial a révélé des données inquiétantes sur la sécurité alimentaire en Syrie. Des chiffres relayés par Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence pour les Nations Unies, qui annonce que « environ 60% de la population syrienne, soit 12,4 millions de personnes, n’ont pas régulièrement accès à des aliments sains et nutritifs ». Parmi eux, « 4,5 millions de personnes supplémentaires sont tombées dans cette catégorie au cours de l’année dernière ». Une augmentation qu’il juge « choquante », mais pas « surprenante ».

Pour Amer Kassar, prêtre de l’église Notre-Dame de Fatima à Damas, « la faim peut être vue dans les rues, parmi les gens désespérés ». Il témoigne auprès de AsiaNews.

« La faim peut être vue dans les rues, parmi les gens désespérés qui se réveillent à trois heures du matin et passent des heures dans de longues files d’attente à essayer d’acheter du pain, puis à 8 heures du matin, ils vont travailler. Quand ils rentrent à la maison dans l’après-midi, ils ont juste la force de se traîner au lit. »

Il poursuit :

« Le pain coûte 250 livres syriennes, mais il faut des heures pour en acheter. Les fours privés sont une alternative, il n’y a pas de file d’attente, mais cela peut coûter des milliers de livres et peu de gens peuvent se le permettre. Ensuite, nous avons les enfants qui ne vont pas à l’école mais errent dans les rues, à la recherche d’un emploi pour subvenir aux besoins de la famille. »

Le prêtre explique que dans ce contexte, les vols se multiplient.

« Dans notre quartier chrétien, un homme a été agressé après avoir retiré de l’argent de la banque. Pendant le vol, les criminels ont également tenté de le tuer et l’incident s’est produit le matin, en plein jour. Le ‘courage’ du désespoir. »

Vincent Gelot, de l’organisme L’Oeuvre d’Orient, témoigne de la souffrance des Syriens :

« Il ne reste que les pauvres en Syrie. On y fait la queue pour acheter du pain, du gaz… Chaque fois que je m’y rends je me dis que cela ne peut être pire. Mais c’est de pire en pire. »

Amer Kassar explique que « les derniers mois ont été très durs pour les Syriens parce que la monnaie nationale a fortement chuté ».

« Avant le nouveau coronavirus, un dollar valait 1 500 livres, maintenant nous sommes à 3 600 livres. Le peuple syrien est dans des conditions terribles, sans espoir pour l’avenir, sans lumière au bout du tunnel. »

M.C.

Crédit image : Orlok / Shutterstock.com


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