En Suisse, un Jésus créé par intelligence artificielle fait polémique

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Dans la petite église Saint-Pierre à Lucerne en Suisse, un confessionnal tout particulier a été installé. Environ 900 personnes ont pu discuter avec une intelligence artificielle prenant les traits et les paroles de Jésus.

"Est-ce sacrilège ou vraiment cool ?", s’interroge un internaute sur le réseau social X à propos de la nouvelle installation de l’église Saint-Pierre à Lucerne, une ville germanophone du centre de la Suisse.

Depuis fin août 2024, un confessionnal d’un nouveau type est installé, chaque personne peut venir y discuter avec une intelligence artificielle, sous les traits de Jésus.

Présentant les résultats le mercredi 27 novembre autour d’une table-ronde, les initiateurs du projet se sont montrés enthousiastes. 900 personnes ont dialogué avec ce "Jésus numérique".

Selon le bilan, les personnes qui ont rencontré "l'IA Jésus" ont pu poser des questions spirituelles et semblaient satisfaites de cette conversation pour la plupart.

L'installation s'intitule "Deus in Machina" et a été conçue par Philipp Haslbauer et Aljosa Smolic du Centre des réalités immersives de la Hochschule Luzern, aux côtés de Marco Schmid, théologien à la paroisse. Elle vise à interroger le rapport au spirituel dans un monde où les nouvelles technologies évoluent en permanence.

"J’observe dans mon entourage proche que ChatGPT est souvent utilisé par les gens lorsqu’ils ont besoin d’un conseil et qu’il n’y a pas de personne avec qui échanger sur le moment", souligne Marco Schmid dans un entretien avec cath.ch.

Selon lui, cette méthode revient à une forme d’évangélisation : "Les personnes curieuses qui sont plus éloignées de l'église sont particulièrement susceptibles de manifester un grand intérêt pour l'échange d'idées avec l'IA Jésus", a-t-il assuré à Euronews.

Cependant, l'expérience a suscité de vives remarques : du côté catholique, c'est l'installation dans un confessional qui pose problème et peut entraîner une confusion avec le véritable sacrement, du côté protestant c'est l'utilisation même de l'image de Jésus qui offusque.

Devant ces remarques justifiées, Marco Schmid a rappelé que cela devait rester une expérience et pas une installation pérenne.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / artin1

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