En Italie, une loi condamne la gestation pour autrui comme "crime universel"

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Ce mercredi 16 octobre, le Sénat italien a voté une loi qui renforce l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) en la rendant illégale même à l’étranger. Une avancée sur ce sujet de l’exploitation humaine.

"Le vote d'aujourd'hui, qui rend enfin effective et efficace l'interdiction de la location d'utérus pour les citoyens italiens, nous place à l'avant-garde des nations en matière de droits".

La ministre italienne de la famille, Eugenia Roccella, s’est réjouie du vote dans la soirée du mercredi 16 octobre.

"C'est un jour important pour les femmes, pour les enfants, pour tous ceux qui croient encore à la dignité des personnes et à la gratuité des relations humaines. Il s'agit d'une bataille de civilisation", a-t-elle poursuivi.

Le recours à la GPA était déjà criminalisé depuis 2004 en Italie, pouvant engendrer entre trois mois et deux ans de prison et risque une amende allant de 600 000 à 1 million d’euros. Désormais, seront passibles des mêmes peines les personnes qui auront recours à la GPA à l’étranger. D’où l’appellation de "crime universel".

De nombreuses voix chrétiennes se sont déjà opposées à la gestation pour autrui, aussi appelée la pratique des mères porteuses. Ainsi, le Pape François avait appelé en janvier 2024 à une "abolition universelle" de la GPA.

De son côté, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH) avait déjà alerté en 2020 sur ce sujet :

"Rappelons que la gestation pour autrui est une violation grave des droits de l'enfant qui s'apparente à un trafic d'êtres humains à l'échelle mondiale, avec des implications sur le territoire français, notamment en raison de l'évolution récente de la jurisprudence qui autorise la transcription intégrale des actes d'état civil des enfants nés d'une gestation pour autrui à l'étranger".

Depuis 2023, plusieurs experts se sont réunis au sein de la Déclaration de Casablanca pour abolir cette pratique d’exploitation des femmes. Dans un communiqué, l’organisation "estime que c’est un très grand pas en avant vers l’interdiction universelle de la gestation pour autrui et que l’Italie aujourd’hui marque l’histoire. L’Italie, avec cette loi, se donne les moyens de protéger non seulement des femmes contre l’exploitation dans la gestation pour autrui, mais également les enfants vendus lors d’une gestation pour autrui, trop souvent oubliés".

En Italie, certains s’inquiètent des conséquences de cette loi et assurent qu’ils la porteront devant la Cour constitutionnelle.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / Alessia Pierdomenico

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