Édifier une ville nouvelle réservée aux chrétiens araméens en Israël est l’ambitieux projet de Shadi Khalloul, Président de l’Association des chrétiens araméens d’Israël et membre du Philos Project.
Lorsque Shadi étudiait dans une université du Nevada, son professeur de « Bible et littérature anglaise » affirma que l’araméen était une langue morte, ce qui ne manqua pas de piquer l’étudiant. En effet, toute sa famille et lui-même parlaient l’araméen. Depuis ce jour, Shadi travaille à la préservation de la langue et de la culture araméennes. Il est retourné en Israël avec cet objectif.
Ce chrétien araméen de 42 ans a servi dans les forces de défense israéliennes en tant que parachutiste, et a fondé le programme préparatoire « pré-armée, chrétien-juif » qui donne des bases sur la navigation, le leadership, le christianisme et le judaïsme, l’araméen et l’histoire d’Israël. Il a également été candidat à la Knesset avec le parti sioniste juif lors des élections de 2015.
Shadi Khalloul raconte que les araméens modernes sont originaires de la terre d’Israël et sont les descendants des premiers chrétiens. Il aime parler de la relation historique entre juifs et chrétiens, en particulier en ce qui concerne la langue araméenne, la langue que le Talmud appelle, « la langue parlée par Jésus ».
« L’araméen est commun à nous deux. C’est quelque chose qui peut renforcer Israël en tant qu’État juif et montrer au monde que nous, israéliens, construisons et préservons la communauté araméenne et sommes le seul pays pour les chrétiens persécutés au Moyen-Orient. »
Dans une interview pour le Daily Wire, il explique son rêve de créer sa ville et les progrès réalisés jusqu’à présent.
« En tant que minorité, nous voulons vivre comme des chrétiens araméens autochtones et pouvoir avoir une seule ville araméenne capable de préserver notre foi chrétienne, notre langue araméenne, notre identité ethnique et notre héritage, et d’expliquer davantage nos racines communes avec les juifs. »
Il envisage d’appeler la ville « Aram Hiram », car « Aram » est le nom de tous les royaumes araméens de la Bible, et » Hiram » vient du roi Hiram du Liban qui a fourni le bois du cèdre au roi Salomon. Le terrain sur lequel il souhaiterait implanter la ville se compose de collines dénudées près du village de Kafr Bir’im. Il explique que 1050 chrétiens appartenant à l’église syriaque maronite d’Antioche parmi lesquels figuraient ses ancêtres, y ont vécu pendant les 400 années qui ont précédé l’évacuation pendant la guerre d’indépendance israélienne de 1948.
Shadi a déjà obtenu plusieurs rencontres avec des membres du gouvernement, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu en 2013. Cette entrevue avait abouti à l’autorisation pour la minorité, d’inscrire araméen sur la carte d’identité plutôt qu’arabe. Il y a quelques jours, Shadi a pu soumettre son projet au directeur général du bureau du Premier ministre, Yoav Horovitz.
Si l’idée aboutissait, la ville deviendrait un pôle touristique important, avec un centre culturel, un centre de recherche qui se concentrerait sur les relations entre juifs et chrétiens, mais aussi des entreprises, des usines, ainsi que 250 à 500 maisons.
« Cette ville serait définie comme une ville communautaire pour la préservation de la langue et des habitants araméens. »
Shadi espère que juifs et chrétiens du monde entier se mobiliseront pour le financement de Aram Harim.
La rédaction
Crédit Image : Shadi Khalloul