
Le 8 mars 2025, le tribunal révolutionnaire a condamné Abbas Soori, Mehran Shamloui et Narges Nasri pour leurs activités religieuses décrites comme "contraires à la loi islamique". À eux trois, ils cumulent 40 années de prison.
Une manière cynique de célébrer la journée internationale du droit des femmes. Iman Afsharim juge du tribunal révolutionnaire, connu pour ses décisions cruelles contre les prisonniers politique, a condamné une femme enceinte d’environ 5 mois à 16 ans de prison, rapporte Article 18.
Âgée de 37 ans, Narges Nasri a été condamnée à la peine la plus lourde - dix ans pour "activités de propagande contraires à la loi islamique", cinq ans pour appartenance à un "groupe d'opposition", en réalité une église de maison. De plus, elle a écopé d’un an supplémentaire pour "propagande contre l'État" - après avoir publié sur les médias sociaux des messages de soutien au mouvement de résistance des femmes dont le slogan a fait le tour du monde "Femmes, vie, liberté".
Elle a été arrêtée le 3 novembre 2024, ainsi qu’une dizaine de chrétiens à Téhéran lors de descentes simultanées d'agents des services de renseignement à leur domicile, au cours desquelles des effets personnels, notamment des bibles, des croix et des instruments de musique, ont été confisqués.
Ces chrétiens avaient été emmenés dans le pavillon 209 de la prison d'Evin, qui est sous le contrôle du ministère du renseignement, puis libérés contre 20 000 dollars et après un mois de longs interrogatoires.
Avec Narges Nasri, deux autres chrétiens iraniens ont été condamnés. Abbas Soori a été condamné à un total de 15 ans de prison - 10 ans pour "activités de propagande" et 5 ans pour appartenance à un "groupe d'opposition" tandis que Mehran Shamloui a été condamné à 10 ans de réclusion au total.
Selon l’ONG Portes Ouvertes, les communautés historiques de chrétiens arméniens et assyriens en Iran sont reconnues et ont une liberté limitée. Traités comme des citoyens de seconde zone, ils n’ont pas le droit d’accueillir de convertis d’origine musulmane (parlant le persan) dans leurs églises, qui sont les plus persécutés.
Germain Gratien