Plus de 400 millions d’hindous sont attendus pendant 6 semaines à la confluence de trois fleuves en Inde pour le festival hindou Maha Kumbh Mela. Dans la ville de Prayagraj, les écoles et les hôpitaux chrétiens sont mis à la disposition des pèlerins. Un geste de fraternité dans un pays où les chrétiens subissent discrimination et persécution, notamment de la part des extrémistes hindous.
C’est le pèlerinage de tous les records. 150.000 toilettes, 68.000 lampadaires et une ville éphémère de tentes de 4000 hectares pour un budget total de près de 800 millions de dollars.
Dans le pays le plus peuplé du monde avec 1.4 milliards d’habitants, tous les 12 ans, la ville de Prayagraj, dans l’État de l’Uttar Pradesh au nord-est du pays, accueille ce gigantesque festival hindou.
Lors de la fête du Maha Kumbh Mela, les dévots hindous se plongent dans les eaux de trois fleuves qui se rejoignent, le Gange, le Yamuna et le Saraswati, dans le but d’être lavé de ses péchés et de se libérer du cycle des réincarnations. Selon la tradition, le dieu Vishnu aurait arraché aux démons une cruche en or qui contenait le nectar de l'immortalité dans la région.
Pour accueillir ces 400 millions de pèlerins venus de toute l’Inde, les chrétiens de la ville se sont mis à la disposition de l’immense organisation. Même s’ils représentent seulement 0,18 % des 241 millions d’habitants, soit un peu plus de 350 000 personnes, ils ont tenu à participer.
Ainsi Mgr Louis Mascarenhas, évêque d'Allahabad, a expliqué au média Crux que les installations éducatives et religieuses de l'Église seront utilisées pour aider des millions de pèlerins hindous.
"Nos écoles et notre hôpital sont mis à la disposition des pèlerins. L'école Bethany, qui est très proche du Gange, est ouverte au personnel de police. Le collège St. Joseph est désigné comme centre d'accueil. Il s'agit de gérer les foules. Enfin, l'hôpital Nazareth sera chargé de gérer les urgences sanitaires des pèlerins."
Un beau geste de fraternité dans un pays où les chrétiens subissent souvent les violences des extrémistes hindous, plus encore depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi. Dans le dernier rapport de l’ONG Portes Ouvertes, l’Inde est classé à la 11e place des pays dans lesquels les chrétiens sont le plus persécutés.
Jean-Benoît Harel