En Corée du Nord, les agriculteurs des fermes collectives se plaignent que les vaches soient mieux traitées qu’eux.
En décembre dernier, l’agence de presse sud coréenne Yonhap avait fait état de la révision des lois sur la production et la distribution des céréales en Corée du Nord. Selon l’Agence de presse, l’objectif était d’établir « un ordre et des systèmes stricts sur l’achat, le processus et la vente des céréales et améliorer le programme d’approvisionnement alimentaire ».
Si la Corée du Nord subit toujours des pénuries alimentaires, la situation s’est aggravée depuis la pandémie de Covid-19. De plus, la dernière récolte avait été détruite par une série de typhons. En novembre dernier, la BBC révélait les propos de transfuges selon lesquels les familles souffraient de la faim. Le média précisait ses craintes quant au fait que les plus vulnérables meurent de faim à l’approche de l’hiver. L’article précisait alors que « la récolte de cette année est cruciale ».
Des sources de Radio Free Asia révèlent désormais la situation au cœur de l’hiver. Si les autorités veillent à ce que les bœufs ne manquent de rien dans les fermes collectives, il n’en est pas de même pour les citoyens, pour qui les rations annuelles ont été réduites de moitié.
« La distribution de cette année reçue par les agriculteurs ne représente qu’environ six mois de nourriture », a déclaré une source qui reste anonyme pour des raisons de sécurité.
« Cependant, 100 kilogrammes de grains de maïs et de tiges de maïs ont été fournis aux vaches de travail de la ferme coopérative. En conséquence, les agriculteurs se sont plaints que les vaches étaient traitées plus favorablement que les gens, et que les vaches étaient plus importantes que les gens. »
Un agriculteur de ces fermes collectives, qui accueillent jusqu’à 400 employés, témoigne :
« En raison du manque de récolte cette année, les agriculteurs qui sont allés travailler 365 jours... n’ont reçu que 200 jours de céréales. »
Avec la raréfaction de la nourriture, Radio Free Asia apprend également de ses sources la disparition de personnes que l’on pense mortes de froid ou de faim. Parmi eux des enfants des rues.
M.C.