En Chine, une usine va produire de la viande en clonant des bovins

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D’ici 7 mois en Chine, le groupe Boyalife possédera le plus grand établissement de clonage animal au monde, une vraie « usine à viande ». Selon le président du groupe chinois basé à Wuxi, dans la province chinoise du Jiangsu, une usine devrait produire 100 000 embryons de vaches clonées annuellement avant d’atteindre une production d’un million de bovins par an.

Un accord a été signé en 2015, entre le groupe Boyalife, l’Académie internationale de biotechnologie et de médecine de Tianjin, la Fondation Sooam de recherche en biotechnologie de Corée du Sud et la Zone de développement économico-technologique de Tianjin pour l’injection de 200 millions de RMB (29 millions €) dans la société Yingke Boya Gene Technology. Cet investissement devrait permettre d’établir un laboratoire de 15 000 m², une animalerie, une banque de gènes stockant jusqu’à 5 millions de cellules congelées et un centre d’exposition scientifique.

La logique des partenaires de ce projet est implacable : « Les agriculteurs chinois ont des difficultés à produire suffisamment de vaches à viande pour répondre à la demande du marché » donc faisons des usines « à viande ». Dans les réseaux sociaux, les personnes mettent en doute la méthode et la volonté des chinois de manger de la viande clonée. Mais les tenants d’une agriculture industrielle n’ont que faire de ces atermoiements des « futurs » clients. Pourtant le fait que cette usine va être construite dans la ville portuaire de Tianjin où se sont produites des explosions meurtrières dans un site entreposant des produits chimiques laisse planer des doutes, d’autant plus que les scandales alimentaires sont récurrents en Chine.

Cette « usine à viande » devrait cloner des bovins, des chevaux de course et des chiens. L’entreprise disposera d’un laboratoire, un centre d’animaux clonés, une banque de gènes et une salle d’expositions. Pourtant des chercheurs néozélandais ont démontré que les bovins clonés sont sujet à des maladies chroniques. La première brebis clonée, Dolly, est morte à 6 ans alors qu’une brebis vit entre 10 et 11 ans. Il y a de forts doutes liés au vieillissement précoce, au développement de maladies dégénérescentes, aux conséquences génétiques du clonage. Les promoteurs du clonage présentent cela comme une possibilité de sauvegarder des espèces en voie de disparition et donc de préserver la biodiversité. Peut-être que ces chercheurs redonneront la vie à un mammouth, nous laissant croire que Jurassic Park deviendra un jour réel.

Or, comme avec les travaux sur les OGM, le clonage ne respecte pas la biodiversité. Elle la bouscule, la maltraite, l’utilise à des fins bassement mercantiles comme le prouve cette industrialisation de la production bovine. Elle n’a plus rien à voir avec un respect de la nature, de la création. Au lieu d’en prendre soin, elle exploite la vie !

Nathanaël Bechdolff

Source : Journal les Echos

Crédit photo : Info Chrétienne

Voir ici une infographie expliquant le clonage avec un historique mondial

 


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