En Chine, on dénonce les chrétiens par SMS et on arrête des nourrissons dans les églises

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« Il est impossible pour nous de nous défendre efficacement. J’ai bien peur qu’il soit difficile de continuer à organiser des rassemblements. »

Fermetures d’églises, arrestations de chrétiens, enlèvement massifs des croix et règlementation des activités religieuses en ligne, l’heure est à la persécution violente pour les chrétiens en Chine. Les actualités des derniers jours ne donnent malheureusement aucun répit à nos frères et soeurs sur place, et ce quel que soit leur âge.

Favoriser la dénonciation mutuelle

Ces jours-ci, des boîtes rouges accrochées à divers bâtiments rappellent les heures sombres de la révolution culturelle. Sur celles-ci on peut lire différents messages, comme « boîte de compte-rendu des croyances religieuses », ou encore « boîtes pour signaler des lieux privés (réunions) et des activités missionnaires ». Sont ajoutés des numéros de hotlines gratuites afin de faciliter les dénonciations. L’objectif réside dans l’auto-surveillance de la population. Un croyant déplore :

« Le gouvernement a fait de gros efforts pour mettre fin aux croyances religieuses. Tout le monde participe à la surveillance et au signalement des autres. Il est impossible pour nous de nous défendre efficacement. J’ai bien peur qu’il soit difficile de continuer à organiser des rassemblements. »

Divers documents de propagande proposent des directives pour simplifier les démarches. Un simple SMS permet désormais de faire intervenir la police locale. Et si la dénonciation aboutit, la personne peut toucher une récompense allant jusqu’à 450$. Dans un village, un officier explique :

« Maintenant, le comté a mis en place une hotline téléphonique ciblant les chrétiens. Si quelqu’un découvre un rassemblement, peu importe où il se trouve, tout ce qu’il a à faire est d’appeler et de le signaler. La position de l’appelant sera immédiatement enregistrée et l’adresse du lieu de la réunion pourra être rapidement déterminée. »

Des enfants arrêtés par la police

Le 24 février, 2 lieux de culte de la Early Rain Covenant ont été pris pour cibles. 44 chrétiens ont été arrêtés. Parmi eux, 11 enfants. Le plus jeune n’a que 2 mois. La mère du pasteur Wang Yi, âgée de 74 ans, a également été battue par la police. Ils ont ensuite été conduits au poste de police de Chengdu. Les enfants ont du dormir sur le sol. Personne n’a eu accès à de la nourriture. Certains ont été relâchés à 2 heures du matin. 11 ont  été condamnés à une peine de détention administrative.

Des personnes âgées et des femmes battues par les autorités

Les chrétiens étaient rassemblés dans leur église quand de nombreux officiers de police en civil et membres d’équipage de démolition sont arrivés devant celle-ci pour enlever la croix. Certains se sont mis à prier pendant que les autres tentaient de protéger le bâtiment par leurs corps. La plupart était des personnes âgées et des femmes. Un chrétien a déclaré :

« La police a emmené des fidèles… et a battu ceux qui résistaient. En outre, des chrétiens ont été emmenés par quelques personnes. »

Leur tentative de résistance n’a pas empêché les grues d’enlever la croix. Désormais, c’est le drapeau chinois qui est dressé. Depuis le début des enlèvements massifs de croix en 2018, plus de 4000 croix ont été enlevées.

M.C.

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