En Chine, les publications montrant des chrétiens qui « chantent, adorent et baptisent » bientôt interdites sur le web ?
En Chine, l’Administration d’Etat des Affaires Religieuses a publié le 10 septembre un projet de règlementation sur les activités religieuses en ligne.
Les nouvelles mesures, soumises à consultation publique, vont permettre le contrôle, par l’Etat, des activités religieuses en ligne. Les 35 articles vont encadrer la diffusion sur internet des textes, images, audios et vidéos via les sites, applications, forums, blogs, outils de messagerie instantanée... L’objectif de l’Etat est de maintenir « l’harmonie religieuse et sociale ».
Dès lors, les services d’information religieuse sur internet seront examinés et devront être approuvés par le Département des Affaires Religieuses. La participation à des services d’information religieuse exigera une demande auprès du département local des affaires religieuses. Le nom de ces services d’information ne devra pas contenir, par exemple, les mots « Chine » ou « chrétien ». Le service des affaires religieuses délivrera des « permis de service d’information religieuse sur Internet », qui seront valables pour 3 ans.
Les informations religieuses contenues sur ces plate-formes seront également soumis à conditions. Ils ne pourront, par exemple pas contenir les actes suivants :
« Utiliser la religion pour inciter à la subversion du pouvoir d’Etat, s’opposer à la direction du parti communiste chinois. »
La diffusion d’actes religieux tels que « chanter, adorer, célébrer et baptiser » est interdite.
L’enregistrement des identités des utilisateurs sera évidemment requis sur les plate-formes de diffusion.
Ces nouvelles mesures interviennent dans un contexte chinois largement répressif à l’égard de la communauté chrétienne.
Dès 2013, une vaste campagne de démolition des croix et des églises est mise en place. Cet été, l’église de Liang Wang, pourtant officielle, a été détruite en seulement 15 minutes. La plus grande église protestante de Pékin a été, quant à elle, fermée.
En 2015, la « loi sur la sécurité nationale » mettait en place la sinisation (assimilation des religions à la culture chinoise), l’indépendance des influences étrangères et la soumission au parti communiste chinois.
Plus tard, en février 2018, il était question de nouvelles règles concernant l’encadrement de la liberté de culte et notamment de l’interdiction des financements étrangers. Il existe une forte défiance à l’égard du christianisme.
A plus grande échelle, la Ligue des Droits de l’Homme en Chine interpelle au sujet du contrôle social informatisé, via un réseau de surveillance et de reconnaissance faciale de la population :
« Il y a de quoi s’effrayer : le parti unique, libre de tout contre-pouvoir institutionnel, met tranquillement en place un système de surveillance généralisé pour un cinquième de la population mondiale. Les progrès techniques le permettent ; la fragmentation du monde en nations et le principe de non-ingérence empêchent de contrecarrer ce projet. »
La rédaction