
À partir du 1er mai, une nouvelle série de normes entre en vigueur en République populaire de Chine, renforçant le contrôle du Parti communiste au pouvoir sur les religions. Les missionnaires étrangers devront "respecter l’indépendance et l’autogouvernance" des religions et obéir aux instructions du Parti.
La Chine de Xi Jinping n’est pas connue pour sa pratique exemplaire de la liberté de culte. Depuis une dizaine d’années, le Parti communiste renforce son contrôle sur les religions, désirant officiellement siniser les religions extérieures à la Chine. Il s’agit en réalité de renforcer toujours plus le contrôle du pouvoir central sur les populations, notamment en mettant au pas les différentes religions.
Un pas de plus a été franchi dans ce contrôle des religions. Le 1er avril, l’Administration nationale des Affaires religieuses (NRAA) de la République populaire de Chine a publié de nouvelles règles qui entreront en vigueur le 1er mai, informe Ad Extra, la plateforme de contenus des Missions Étrangères de Paris.
Cette nouvelle organisation bureaucratique a exigé, qu’à partir du 1er mai, les étrangers devront demander la permission des autorités compétentes et respecter les règles établies par le Parti pour pratiquer leur religion.
En clair, toutes les activités religieuses, qu’elles soient chrétiennes, musulmanes ou bouddhistes, devront bénéficier de l’accord du gouvernement communiste. Le texte est limpide : les étrangers qui participent à une activité religieuse doivent "accepter la supervision légitime du gouvernement chinois". De plus, si l’activité religieuse est organisée pour les étrangers, seuls les religieux chinois qui les président peuvent y participer. Les croyants chinois ont interdiction d’y participer.
Il ne sera donc plus permis aux missionnaires étrangers d’entrer en contact avec les églises souterraines, c’est-à-dire avec les églises qui n’acceptent pas de se déclarer et d’être contrôlé par le gouvernement.
De nombreuses autres interdictions seront bientôt en vigueur, comme l’ingérence dans les activités des groupes religieux, l’organisation de conférences ou de prédications non autorisées, le "recrutement d’adeptes parmi les citoyens chinois", la publication de livres ou autres documents sur des sujets religieux, l’acceptation de dons de la part de particuliers ou de groupes chinois, ou encore l’organisation d’activités religieuses en ligne.
Ainsi résume Asianews, "en Chine, aucune expression religieuse n’est possible en dehors du contrôle du Parti, même pour les étrangers". Ces mesures rendront encore plus difficile le travail d’évangélisation mené par les missionnaires étrangers, qui n’auront plus d’autre choix que d’obéir aux consignes du gouvernement communiste, à moins d’entrer en illégalité.
Germain Gratien