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Après un vote de confiance perdu par le gouvernement allemand le 16 décembre 2024, les électeurs allemands sont appelés aux urnes le 23 février. Dans ce contexte électoral, les Églises catholiques et protestants allemandes mettent en garde contre le vote à l’extrême droite.
Le message des Églises chrétiennes en Allemagne pour les élections législatives anticipées le 23 février prochain est limpide : le parti d’extrême droite AFD (Alternative pour l'Allemagne) n’est pas une alternative envisageable.
En janvier 2024, la conférence épiscopale des évêques allemands était montée au créneau assurant l’impossibilité de la foi chrétienne avec l’idéologie de l’AfD. Les Églises protestantes s’étaient ensuite prononcées contre l’AfD, car ce parti "exclut les minorités et met la démocratie en danger", selon cath.ch.
Pourtant, le parti d’extrême droite commence à collectionner les alliances. Déjà le 29 janvier, les conservateurs allemands de la CDU/CSU avaient voté avec l’AfD sur un texte concernant l’immigration. Les deux églises principales du pays s’étaient indignées de la levée de ce cordon sanitaire. Elles ont même demandé de relever de leurs fonctions au sein de leurs institutions des personnes affiliées à l’AfD.
Pour le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing,, le programme de l’AfD "contredit les principes chrétiens fondamentaux, de la dignité humaine, de l'amour du prochain et de la solidarité chrétienne".
Et les idées de l’AfD font des émules. Ainsi, le candidat de la CDU, dont le parti est crédité de 30% dans les sondages, espère que ses propositions radicales sur l'immigration séduiront les électeurs tentés par le vote AfD, donné entre 20 et 22%, devant les sociaux-démocrates (16 à 17%).
De même chez les chrétiens, lors des élections régionales de septembre 2024, un catholique sur cinq (20%) et presque un protestant sur quatre (23%) ont voté pour l'AfD en Saxe.
L'AfD a émergé en 2013 comme un parti eurosceptique avant d'évoluer vers une formation nationaliste et anti-immigration. Progressivement, elle s'est principalement implantée dans l'est de l'Allemagne et a attiré un électorat protestataire, profitant du rejet des partis traditionnels. Aujourd'hui, l'AfD atteint des niveaux records dans les sondages, notamment en Saxe et Thuringe, où le parti dépasse parfois 30 %.
Germain Gratien