En Algérie, 5 chrétiens sont accusés d’ « avoir incité un musulman à changer de religion » et d’ « avoir pratiqué un culte religieux dans un lieu non-autorisé ». Ils comparaitront devant le tribunal le 6 novembre.
En Algérie, l’islam est la religion d’État. La Constitution garantit « la liberté d’exercice du culte » « dans le respect de la loi ». C’est l’ordonnance de 2006 qui fixe les conditions et les règles de l’exercice des cultes non-musulmans. L’État garantit la tolérance et le respect des différentes religions sous certaines conditions parmi lesquelles, l’agrément des lieux de culte et des associations. Mais la réalité est souvent plus complexe. Mahmoud Haddad, responsable de l’Église Protestante d’Algérie, s’exprimait devant le Président du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies en ces termes :
« À ces défis concernant le droit de la famille, s’ajoute celui de l’Ordonnance numéro 06-03 de 2006 sur les cultes autre que musulmans, qui a servi comme un outil de répression par le passé et qui reste en vigueur. »
Dernièrement, 5 chrétiens ont été les victimes de cet « outil de répression ». Ils sont accusés « d’avoir incité un musulman à changer de religion » et « d’avoir pratiqué un culte religieux dans un lieu non-autorisé ». Ils comparaitront devant le tribunal le 6 novembre.
Parmi ces 5 chrétiens, une famille de 4 personnes, et un ancien musulman qui vient de se convertir au christianisme. Ce dernier est en conflit avec sa femme, musulmane. La famille chrétienne tente d’apaiser ce conflit mais la femme décide de porter plainte contre eux. Elle les accuse de « vouloir faire pression sur elle pour qu’elle devienne chrétienne ».
Les 5 accusés sont désormais dans l’attente de leur jugement.
Selon Middle East Concern, en Algérie, comme dans ce cas, la persécution commence bien souvent dans la famille. Il existe une forte pression familiale pour celui qui choisit de quitter l’islam.
Le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies se dit « préoccupé » au sujet de la liberté religieuse en Algérie.
« Le Comité réitère ses préoccupations quant à l’article 11 de l’ordonnance n o 06-03 du 28 février 2006 fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans, criminalisant certaines activités qui pourraient mener des individus à l’apostasie de la foi musulmane. Tout en prenant note des explications de la délégation quant aux destructions de certaines mosquées et aux arrestations de personnes en possession de bibles, le Comité demeure préoccupé par les rapports faisant état de fermeture d’églises ou d’institutions évangéliques. »
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La rédaction
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