En 2024, 93% des chrétiens tués en raison de leur foi l'ont été en Afrique subsaharienne

En 2024, 93% des chrétiens tués en raison de leur foi l'ont été en Afrique subsaharienne

L'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l'ONG Portes Ouvertes, publié mercredi 15 janvier, fait état d'une situation alarmante pour les chrétiens en Afrique subsaharienne. La région est notamment surreprésentée dans le classement des pays qui comptent le plus de chrétiens tués en raison de leur foi. La conséquence d’une hausse des violences djihadistes dans la région.

Selon le rapport 2025 de l'ONG Portes Ouvertes, plus de 380 millions de chrétiens sont exposés à des persécutions et des discriminations fortes dans 78 pays. Le document révèle également que sur la période retenue pour l’établissement de l’Index, (du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024) 4 476 chrétiens ont perdu la vie à cause de leur croyance. 

Ce chiffre sordide apparaît plus alarmant encore dans l’Afrique au sud du Sahara, théâtre de 9 sur 10 de ces meurtres. En effet, au moins 4192 chrétiens ont été tués pour leur foi en Afrique Subsaharienne sur la période d’étude, soit 93% des chrétiens tués dans le monde. 

Depuis une dizaine d’années, l’organisation remarque un déplacement des violences djihadistes du Moyen-Orient à l’Afrique. En effet, plusieurs groupes terroristes islamistes sèment la violence et la panique dans la région du Nigéria au Burkina Faso. Ces bandes armées sont liés à Boko Haram, l’État islamique ou encore Al-Qaïda. Ainsi, sur les 15 pays d’Afrique subsaharienne présents dans l’Index de Portes Ouvertes, 13 ont atteint des niveaux extrêmes de violence contre les chrétiens.

Ces groupes terroristes, qui s’attaquent également entre eux, considèrent les chrétiens comme des "infidèles" et en font leur cible privilégiée.

Le Nigeria continue à être le pays où le plus de chrétiens sont tués dans le monde : ils sont 3100, soit une légère baisse par rapport à 2023. Les chrétiens du pays vivent avec la possibilité de la mort à chaque instant. Dernier exemple en date, le 25 décembre dernier, 33 chrétiens ont trouvé la mort dans une attaque d’extrémistes fulanis dans l’État de Benue, alors qu’ils s’apprêtaient à célébrer Noël.

Les gouvernements locaux peinent à endiguer la violence de ceux qui se définissent comme des "combattants de Dieu". Ces derniers bénéficient de l’instabilité politique croissante de cette région du globe. De plus, la question religieuse s’ajoute souvent à un conflit entre les agriculteurs sédentaires et nomades, qui se battent pour l’utilisation des terres.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock 

Dans la rubrique Persécution >



Les nouvelles récentes >