
L’historien des religions Sébastien Fath expose dans une vidéo publiée sur YouTube l’état des lieux du protestantisme français en 2021.
Dans une vidéo d’un peu plus de cinq minutes publiée sur YouTube le 3 avril dernier, Sébastien Fath historien des religions chercheur au CNRS fait un point sur la situation du protestantisme en France en 2021. Dix ans après la publication de l’ouvrage « La Nouvelle France protestante » qui brossait le tableau d’un protestantisme « rajeunit » et « en croissance », l’historien affirme qu’en « matière religieuse il importe de pointer ce qui s’est recomposé en un demi siècle ».
Sébastien Fath rappelle que le catholicisme qui représente 4 français et française sur 10 n’est plus aujourd’hui « la religion de la majorité », tandis que l’islam rassemble en France « 4 à 5 millions de fidèles » puis vient « le protestantisme, le bouddhisme, les églises orthodoxes et d’autres religions ainsi que les sans religions ».
C’est sur le protestantisme que le chercheur choisit de s’arrêter, pour cela il déclare s’appuyer sur deux enquêtes internationales qui s’intéressent à la France ISSP et EVS, sur l’enquête IPSOS réalisée pour les 500 ans de la Réforme ainsi que sur des données diffusées par les églises. Il évoque également l’enquête publiée dans le magazine Réforme le 1er avril dernier.
Si il précise que « les chiffres absolus peuvent différer un peu », Sébastien Fath affirme que « les grandes lignes sont bien établies ». Ainsi, il révèle que les protestants représentent 3% de la population française soit 2 022 000 individus.
Plus de 2 millions de protestants qui se classent ensuite en trois catégories :
- Les plus nombreux sont les protestants évangéliques qui représentent 1,6% de la population française, 54% des protestants soit 1,1 million de personnes.
- Vient ensuite les luthériens ou réformés qui représentent 0,9% de la population française et 30% des protestants soit 600 000 individus.
- Enfin, les protestants qui ne se déclarent ni luthérien, ni réformé, ni évangéliques représentent 0,5% de la population et 16% des protestants soit 340 000 personnes.
Le chercheur affirme que les évangéliques sont également en moyenne les plus jeunes et les plus pratiquants.
Sébastien Fath précise également que dans l’ensemble « ce protestantisme recomposé joue globalement le jeu de la laïcité et de la république via un nombre record d’associations 1905 et un nombre record d’associations bien supérieur à la moyenne nationale ». Une réflexion qui prend tout son sens alors que le Sénat examine actuellement le controversé projet de loi « confortant les principes de la République ».
L’historien estime que les religions ne sont pas un simple « héritage » mais qu’elles contribuent aussi à « coécrire l’Histoire nationale au 21e siècle ».
Camille Westphal Perrier