Église d'Angleterre : le droit de culte "menacé" par la nouvelle définition du mot "extrémisme"

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Jeudi 14 mars, le gouvernement britannique a redéfini juridiquement le mot "extrémisme" dans le but de "protéger les valeurs démocratiques". Une menace pour la liberté d’expression et pour le droit de culte, selon le leader de l’Eglise anglicane Justin Welby.

Le gouvernement britannique a dévoilé sa nouvelle définition juridique du mot extrémisme, jugée "plus étroite et précise" que celle de 2011, le 14 mars dernier rapporte Evangelical Focus. Cette nouvelle définition stipule que l'extrémisme "vise à nier ou à détruire les droits et libertés fondamentaux d'autrui". 

"L'extrémisme est la promotion d'une idéologie fondée sur la violence, la haine ou l'intolérance, qui vise à nier ou à détruire les droits et libertés fondamentaux d'autrui ; ou saper, renverser ou remplacer le système britannique de démocratie parlementaire libérale et de droits démocratiques ; ou créer intentionnellement un environnement permissif permettant à d’autres d’atteindre ces résultats."

Suite à une recrudescence des discours de haine dans le pays après l'attaque perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier et la situation humanitaire actuelle de Gaza, le gouvernement souhaite "protéger les valeurs démocratiques" en apportant une définition "claire et précise dans l’identification des dangers posés par l’extrémisme". 

"Menace la liberté d’expression, mais aussi le droit de culte"

Plusieurs institutions chrétiennes ont fait part de leurs inquiétudes en qui concerne la liberté d'expression si cette nouvelle définition était votée. 

C'est notamment le cas de l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, et l’archevêque de York, Stephen Cottrell, qui ont affirmé que cette définition "menace non seulement par inadvertance la liberté d'expression, mais également le droit de culte", dans une déclaration commune publiée le 12 mars dernier.

"La nouvelle définition proposée menace non seulement par inadvertance la liberté d'expression, mais également le droit de culte et de protestation pacifique - des choses qui ont été durement gagnées et qui constituent le tissu d'une société civilisée. Surtout, cette mesure risque de cibler de manière disproportionnée les communautés musulmanes qui sont déjà confrontées à des niveaux croissants de haine et d'abus." 

"Au lieu d’apporter de la clarté ou d’adopter un ton conciliant, nous pensons que qualifier un problème aux multiples facettes, d’extrémisme haineux, pourrait au contraire calomnier les mauvaises personnes et risquer encore davantage de division" ont-ils écrit. 

De son côté, Christian Concern, un groupe de défense chrétien, stipule que cette définition "n’est pas adaptée à son objectif". En effet, l’organisation estime "absurde" de considérer des chrétiens comme extrémistes "parce qu’ils croient au vrai mariage ou parce qu’ils sont pro-vie". 

Mélanie Boukorras 

Crédit image : Shutterstock / William Barton

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