D’une main elle tient un bébé, de l’autre, elle tient le détonateur

Il est difficile d’imaginer quelqu’un sauter ou danser de joie dans la ville de Mossoul, où des milliers de personnes ont souffert d’une manière terrible. Chaque jour qui passe, les atrocités augmentent. Des milliers de civils, dont la plupart sont des enfants, traumatisés par cette guerre, attendent impatiemment l’arrivée des secours.

Il n’y a rien d’agréable dans la guerre. Elle est sanglante, agressive, dévastatrice et mortelle, ses effets changent drastiquement le cours de la vie et sont parfois irréversibles. Le récit des victimes de Mossoul est horrible mais prévisible. En revanche, ce qui est à la fois surprenant et perturbant c’est le nombre de femmes kamikazes qui se sont sacrifiées.

Selon les forces de l’ordre irakienne, 38 femmes kamikazes se sont faites exploser à Mossoul, dans le but de tuer les forces de sécurité et les civils. 20 de ces femmes kamikazes sont passées à l’acte la même semaine. Un cas particulier a fait le tour du monde, celui d’une femme portant un bébé filmée par la caméra de al-Mawsleya TV, une chaîne irakienne, quelques instants avant qu’elle ne fasse exploser la bombe cachée sous son voile. Cette explosion l’a tuée ainsi que son bébé, et a blessé quelques personnes qui se trouvaient aux alentours.

Le visage de la femme est très visible sur les images prises par les caméras de cette chaîne TV. Il est difficile de la regarder sans s’imaginer ce qu’elle pouvait avoir en tête à cet instant ? D’une main elle tenait son bébé et de l’autre le détonateur. Elle était parfaitement consciente que cette bombe allait la tuer ainsi que son bébé. Son petit sourire au visage indiquait-il qu’elle était fière de ce qu’elle s’apprêtait à faire, croyant que cela lui apporterait gloire et récompense dans le ciel ?

« Fiancées de djihadistes » est le surnom que l’on a attribué à ses femmes et un article déclare qu’elles souhaiteraient jouer un rôle plus actif aux côtés de leurs maris, au lieu de rester à la maison pour « s’occuper des enfants »...

Louise Carter