Du couloir de la mort à l’Europe : Un couple de chrétiens pakistanais accusés de blasphème témoigne

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« Nous sommes tellement soulagés d’être enfin libres. Les huit dernières années ont été une épreuve indescriptible, mais nous sommes si heureux d’être réunis avec nos enfants. »

Shagufta Kausar et son mari Shafqat Emmanuel sont un couple de chrétiens pakistanais. Accusés de blasphème, ils ont passé 7 années dans le couloir de la mort au Pakistan jusqu’à ce que la Haute Cour de Lahore annule leur condamnation à mort. Après avoir été menacés de lynchage au Pakistan, où un appel à leur elimination avait été lancé, ils ont trouvé refuge en Europe, avec leurs quatre enfants.

Pour ADF International, une organisation confessionnelle de défense juridique, ils reviennent sur leur parcours.

« Nous sommes tellement soulagés d’être enfin libres », commence par affirmer Emmanuel, en remerciant particulièrement les équipes d’ADF International, « les huit dernières années ont été une épreuve indescriptible, mais nous sommes si heureux d’être réunis avec nos enfants ». « Même si notre pays va nous manquer, nous sommes heureux d’être enfin dans un endroit sûr », continue-t-il, conscient que vivre au Pakistan n’est plus une option.

Emmanuel témoigne des coups portés par les policiers au moment de son arrestation. Un jour qu’il appelle, « le jour du jugement dernier ».

« Ils m’ont jeté au sol et m’ont battu sévèrement. Ensuite ils m’ont placé dans une pièce où ils m’ont pendu la tête en bas. (...) Ils ont dit que si je n’avouais pas, ils la déshabilleraient et la tortureraient. Mes jeunes enfants étaient présents. Ils ont été témoins que j’ai été battu. Ils pleuraient parce qu’on battait leur père. Cela m’a brisé le cœur. »

Zahmat Akhtar, fils de Shagufta et Emmanuel, se souvient du moment de l’arrestation.

« J’ai vu la police battre mon père. Il est paralysé de la taille aux pieds, donc il n’a pas ressenti de douleur dans ses jambes, mais ils l’ont également frappé au visage et l’ont battu avec des crosses de fusil dans le dos. Ils l’ont forcé à dire qu’il avait commis un blasphème. »

Si Tehmina Arora, directrice pour l’Asie chez ADF International, se réjouit de leur libération, elle tient a rappeler que « leur cas n’est pas un incident isolé mais témoigne du sort que vivent de nombreux chrétiens et autres minorités religieuses au Pakistan aujourd’hui ».

« Nous sommes ravis que Shagufta et Shafqat aient enfin été libérés et soient en sécurité. Malheureusement, leur cas n’est pas un incident isolé mais témoigne du sort que vivent de nombreux chrétiens et autres minorités religieuses au Pakistan aujourd’hui. Alors que le droit à la liberté religieuse est protégé par la constitution pakistanaise, beaucoup sont confrontés à de graves persécutions et au déni de leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression et de réunion. »

M.C.

Image : ADF International

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