Le lundi 2 décembre, 450 personnes se sont réunis pour participer au quatrième Dîner des protestants, sur le thème de la fraternité. « Aujourd’hui, dans un monde fracturé et polarisé, il est urgent de réinvestir la promesse de la fraternité », a insisté le pasteur Christian Krieger, Président de la Fédération Protestante de France.
Dans l’emblématique Maison de la Mutualité à Paris se tenait lundi 2 décembre le Dîner des protestants. Cette quatrième édition était organisé par la Fédération protestante de France avec le soutien de la Fédération du protestantisme. De plus, le Cercle Charles Gide, rassemblant des « protestants engagés pour une économie responsable », a pu présenter les nombreux lauréats du prix Charles Gide de l’année 2024.
Ce Dîner avait pour thème « Protestants, engagés pour une société plus fraternelle », et visait en partie à lever des fonds de mécénat pour les œuvres sociales du protestantisme. De nombreux responsables d’entreprises ou d’associations étaient présents, ainsi que l’alsacien Patrick Hertzel, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Devant une assemblée attentive, le président de la Fédération Protestante de France a livré un plaidoyer en faveur de la fraternité, malgré le contexte, politique, économique et social qui ne semble pas favorable à l’ouverture aux autres.
Rappelant les nombreux récits de «férocité» dans la Bible qu’il s’agisse de Caïn et Abel, Jacob et Esaū, deux jumeaux rivaux, ou Joseph et ses frères, image de la trahison fraternelle, le pasteur Christian Krieger a fait remarquer que «la fraternité est mise à l’épreuve». Mais, selon lui:
« les récits bibliques rappellent aussi qu’elle est possible, qu’elle peut triompher de la rivalité et de la rupture, à condition d’être nourrie par un effort conscient, une ouverture à l’autre et un engagement partagé ».
Le président de la Fédération protestante de France a insisté sur l’ADN de la fraternité chez les protestants en citant les figures historiques de Jules Ferry, Charles Gide, Marc Boegner, François Guisot ou encore William Booth :
« La fraternité protestante ne nie pas les différences, elle invite à les dépasser pour bâtir une visée partagée et un avenir commun »
Il a rappelé l’appel d’une journée dédiée à la fraternité en France, une demande soutenue par les responsables des cultes en France. Il a conclu par les paroles du pasteur Martin Luther King, qui fut un des porte-parole de la fraternité aux États-Unis :
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »
Jean-Benoît Harel
Crédit image : Corinne Simon / FPF