"Dieu est-il trumpiste ?" : le théologien Antoine Nouis s'attaque à cette question dans les colonnes de Réforme
Samedi 13 juillet, Donald Trump a été victime d’une tentative d’assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie. Donald Trump l'affirme, c'est Dieu qui l'a protégé de la mort. C'est aussi la thèse défendue par ses partisans qui évoquent un "miracle". Dans les colonnes du journal Réforme, le théologien Antoine Nouis se pose la question, si le Seigneur a réellement protégé l'ancien président et candidat à la présidentielle américaine alors Dieu est-il trumpiste ?
La photo de Donald Trump, le poing levé et l'oreille en sang, est déjà iconique. Le 13 juillet dernier, alors qu'il était à Butler en Pennsylvanie dans le cadre de sa campagne en vue des élections présidentielles, l'ancien président a été visé par une tentative d'assassinat. Le tireur a manqué la cible et Donald Trump s'en est sorti avec une blessure à l'oreille. Un homme a néanmoins été tué.
Cette attaque n'a fait que renforcer la popularité du candidat républicain, certains y voyant la preuve qu'il avait été protégé par Dieu. Donald Trump lui-même l'a affirmé : "C’est Dieu seul qui a empêché l’impensable". Cette thèse a largement été reprise par des membres du parti républicain, des leaders chrétiens et relayée dans les médias. Il en ressort l'idée d'un candidat qui fait équipe avec le Seigneur. Dans un pays comme les Etats-Unis où la religion est souvent étroitement liée à la politique, cela ne peut qu'avoir un impact sur le résultat de l'élection.
Sur InfoChrétienne nous avons également dédié plusieurs articles à ce sujet : "C’est Dieu seul qui a empêché l’impensable" : Donald Trump victime d'une tentative d'assassinat, À la convention sacrant Trump, un autre invité de marque : Dieu ou encore Tout près du meeting où l'on a tiré sur Trump, des paroissiens bouleversés
Dans les colonnes du journal Réforme, le théologien Antoine Nouis s'est lui emparé de cette question : "Dieu est-il trumpiste ?" Et sa réponse est un peu différente de ce qu'on a pu lire ailleurs.
Le théologien protestant commence par saluer "l'instinct politique" de l'ancien président, soulignant que celui-ci a en effet "tout intérêt à prendre la posture du miraculé, car si Dieu est avec lui, alors ceux qui s’opposent à lui sont des impies".
Cela étant dit, il propose d'apporter d'autres pistes de réflexion en réponse à la question qui se pose finalement ici : "quand on a été épargné par un accident ou qu’on a frôlé la mort, faut-il y voir la marque d’une intervention divine ?"
Sa première réponse est qu'on peut "tout aussi bien voir l’action de Dieu dans le fait de ne pas avoir frôlé la mort". Ainsi, selon cette approche, on pourrait dire que toutes les personnes qui n'ont pas été victimes d'une tentative d'assassinat le 13 juillet dernier ont été encore plus protégées par Dieu que Donald Trump.
"Si on cherche un signe de la présence de Dieu, on peut aussi le voir dans le simple fait d’être vivant, d’avoir des habits pour se vêtir et du pain sur sa table."
Sa seconde piste de réflexion fait appel au respect de l'autre, au respect de celui qui n'a pas été protégé. Alors oui, affirme le théologien, l'ancien président a le droit de penser que Dieu l'a protégé mais évoque une "indécence" à le proclamer quand un autre est mort. "Que doit penser la famille de l’homme qui est mort dans la fusillade ?" se demande Antoine Nouis.
Vous pouvez découvrir l'éditorial d'Antoine Nouis sur le site du journal Réforme.
L'enjeu ici n'est finalement pas de déterminer si Donald Trump a été ou non protégé par le Seigneur, mais simplement d'apporter des pistes de réflexion un peu différentes sur un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d'encre.
Camille Westphal
