Près de deux tiers des habitants d'Angleterre et du Pays de Galles sont favorables à une légalisation de l'aide médicale à mourir d'ici 2030 pour les adultes en phase terminale, selon un sondage publié vendredi dernier à quelques jours du dépôt d'un projet de loi sur le sujet.
Un texte pour autoriser les adultes éligibles atteints d'une maladie incurable à choisir de mettre fin à leurs jours, dont les détails n'ont pas encore été dévoilés, sera présenté mercredi prochain par une députée travailliste à la Chambre des communes -la chambre basse du Parlement britannique-. Il sera débattu fin novembre.
Selon le sondage mené en septembre par le Policy Institute et le groupe Complex Life and Death Decisions (CLADD) du King's College de Londres, 63% des personnes interrogées soutiennent une légalisation de l'aide médicale à mourir dans les cinq prochaines années.
Ces derniers mettent principalement en avant une volonté de "donner plus de dignité" aux personnes en fin de vie, et de leur permettre d'avoir une mort "moins pénible ou douloureuse".
17% des sondés disent ne pas avoir d'opinion sur la question, quand les 20% restants s'y opposent. Ils évoquent notamment des craintes que des patients vulnérables se sentent obligés de mettre fin à leurs jours par manque de soins adaptés ou pour cesser d'être un fardeau pour leurs proches.
Le suicide assisté est illégal au Royaume-Uni et fait encourir une peine de 14 ans de prison en cas d'aide ou d'incitation. En 2015, une précédente proposition visant à l'autoriser en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord avait été largement rejetée.
"Les deux tiers du public semblent prêts à un changement de loi, mais leur avis peut fluctuer au regard des complexités morales et d'un accès imparfait aux soins", a souligné Gareth Owen, professeur de médecine psychologique, d'éthique et de droit au King's College London.
De son côté le cardinal Vincent Nichols, à la tête de l'Eglise catholique au Royaume-Uni, a incité les croyants à écrire à leur député pour s'opposer au projet de loi.
Plusieurs territoires de la Couronne britannique légifèrent aussi actuellement sur ce sujet sensible.
En mai, le Parlement de l'île anglo-normande de Jersey a approuvé un projet visant à préparer d'ici 2027 un texte pour une aide à mourir ouverte aux malades en phase terminale.
Des textes sont aussi examinés sur l'Ile de Man ainsi qu'en Écosse, qui dispose de pouvoirs délégués en matière de santé.
Un précédent projet de loi sur l'aide à mourir avait été rejeté par la Chambre des communes en 2015, et un autre bloqué à la Chambre des Lords -chambre haute du Parlement- en 2021.
La Rédaction (avec AFP)