Le Jury œcuménique est invité par le Festival de Cannes à remettre un prix à un film de la compétition officielle depuis 1974. Composé de six jurés qui sont renouvelés chaque année, le Jury 2021 compte deux français dans ses rangs, Maxime Pouyanne et Anne-Claire de Gaujac.
Ils sont journalistes, critiques, théologiens, chercheurs, enseignants et membres de l’une des Eglises chrétiennes... Chaque année depuis 1974, SIGNIS et INTERFILM nomment un jury composé de six jurés qui doivent respecter ces critères et qui se réunissent lors du Festival de Cannes pour délibérer et distinguer un film « aux qualités à la fois artistiques et humaines qui sondent la profondeur de l’âme et la complexité du monde ».
Alors que la 74e édition du Festival de Cannes a débuté hier, mercredi 6 juillet, après avoir été annulée l’année dernière en raison de la crise sanitaire, les six jurés 2021 se préparent à décerner leur prix à un film de la compétition officielle.
Cette année, c’est le producteur, réalisateur et écrivain irlandais Douglas P. Fahleson qui présidera le Jury du prix œcuménique. Egalement critique de cinéma, il est délégué de l’Association catholique mondiale pour la Communication en Europe (Signis) depuis 2013 et a contribué à l’organisation de plusieurs soirées cinéma dans des paroisses locales de la région de Dublin.
Deux pasteurs ont été sélectionnés pour rejoindre cette équipe, il s’agit d’Ingrid Glatz, pasteure réformée en Suisse qui travaille actuellement à une thèse de doctorat sur la théologie et le cinéma. Elle est co-fondatrice et co-présidente d’Interfilm Suisse, une organisation protestante internationale du cinéma. À ses côtés, on retrouve Peter Ciaccio, pasteur des Églises vaudoise et méthodiste à Trieste, en Italie. Il fait partie des fondateurs de l’Associazione Protestante Cinema « Roberto Sbaffi » et a rédigé une thèse en rapport avec le cinéma.
Mariángeles Almacellas, académicienne espagnole fait aussi partie de ce jury international. Docteur en philosophie et en sciences de l’éducation, elle est critique de cinéma et vice-présidente de Signis en Espagne.
Deux français ont également été missionnés. Anne-Claire de Gaujac, ingénieure dans le domaine de la cartographie spatiale qui anime depuis une dizaine d’année des ciné-débats dans le cadre du Service des Formations Permanentes du diocèse de Nice pour l’organisation Cin’Azur. Et enfin, Maxime Pouyanne, photographe vidéaste qui rédige des critiques de cinéma pour le site du Jury œcuménique depuis cinq ans.
Le film qu’ils récompenseront sera choisi selon plusieurs critères. Outre la « grande qualité artistique », le jury entend surtout encourager des films qui illustrent les valeurs de l’Evangile et sensibilisent aux dimensions spirituelles de la vie. Il accorde une « attention particulière aux sujets qui relèvent de la responsabilité chrétienne » tels que le respect de la dignité humaine, la solidarité avec les opprimés ou encore la sauvegarde de la création et de l’environnement.
En 2019, c’est le film américain et allemand, « Une vie cachée », qui s’intéresse à l’histoire d’un fermier autrichien ayant refusé de prêter allégeance au régime nazi qui avait été primé. « Un récit universel à propos des choix que nous avons à faire et qui transcendent les préoccupations terrestres pour suivre la voix de sa conscience » peut-on lire dans un communiqué officiel.
Camille Westphal Perrier
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