Deux députés font 11 propositions pour lutter contre les actes anti-religieux

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Augmenter les crédits destinés à sécuriser les lieux de culte, renforcer l’éducation au fait religieux, favoriser le dialogue sur le terrain: deux députés font onze propositions pour lutter contre les actes antireligieux, dans un rapport transmis mercredi à l’AFP.

Isabelle Florennes (MoDem) et Ludovic Mendes (LREM), chargés début décembre par le Premier ministre d’une mission sur les « actes antireligieux en France », lui remettront ce rapport jeudi, au terme de trois mois de travaux qui les ont conduits à mener quelque 50 auditions (représentants des cultes, élus, services de l’Etat, etc.) et à faire des visites de terrain dans cinq grandes villes.

Les deux parlementaires observent ces dernières années « un plateau inquiétant d’actes antireligieux » - les termes regroupant à la fois les incendies, dégradations, vols, inscriptions, courriers, gestes ou propos menaçants, violences physiques voire homicide.

Ils s’appuient sur les chiffres du ministère de l’Intérieur, qui a recensé un total de 1.659 actes antireligieux pour l’année 2021 (857 actes anti-chrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans), de 1.893 en 2019, ou encore de 1.704 en 2018. Des chiffres sous-estimés, notamment du fait des réticences à porter plainte, notent les auteurs du rapport.

Les députés relèvent aussi « une intensification de la violence » et « une multiplication des messages de haine sur les réseaux sociaux ».

« Beaucoup a été fait par les pouvoirs publics, nos élus, toute la société », estiment les deux députés, qui notent que « les services de l’Etat font preuve d’une réelle mobilisation », que « les peines ont été renforcées », que « le dispositif juridique convient aujourd’hui globalement à tous » ou encore que « la qualité des relations entre les pouvoirs publics et les cultes (...) est globalement appréciée par les responsables des cultes ».

Mais « beaucoup reste à faire », ajoutent-ils, listant « onze propositions opérationnelles ».

A court terme, la mission parlementaire appelle à « poursuivre l’effort de sécurisation des lieux de culte ». En particulier, l’enveloppe dédiée à la sécurisation, au sein du fonds interministériel de prévention de la délinquance, qui était de 5 millions d’euros en 2021, pourrait passer à 10 millions d’euros « l’an prochain », a précisé M. Mendes à l’AFP, et a minima « d’ici cinq ans ».

A moyen terme, « pour favoriser les espaces de dialogue sur les territoires », le rapport recommande aux cultes de mieux « se structurer ». Et en particulier que chacun « nomme un référent ‘sécurité’ dans chaque département, qui fera l’interface avec les services de l’Etat ».

« Mieux accompagner et informer les victimes tout au long de la procédure » judiciaire, depuis le dépôt de plainte jusqu’au jugement, proposent-ils encore.

Autre préconisation, à long terme: « mieux éduquer au fait religieux ». « Une évolution des programmes scolaires serait utile pour davantage intégrer l’enseignement laïque du fait religieux », souligne le rapport, qui plaide pour que « la thématique traverse les matières (histoire, lettres, art...) de façon cohérente ».

« La laïcité ne signifie pas reléguer la religion à l’espace privé », estiment-ils.

Enfin, est préconisée « une réflexion approfondie » sur le financement de la construction de nouveaux lieux de cultes, selon les deux parlementaires qui proposent « d’abaisser la TVA sur les constructions ».

La rédaction (avec AFP)


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