
Le clergé de la paroisse orthodoxe russe d’Amsterdam a déclaré samedi qu’il quittait l’église orthodoxe relevant de Moscou car il se sentait mis sous pression par le Kremlin au sujet de la guerre en Ukraine.
« Le clergé a annoncé à l’unanimité qu’il ne lui était plus possible de fonctionner au sein du Patriarcat de Moscou et d’offrir un climat spirituellement sûr à nos fidèles », a indiqué l’église dans un communiqué.
C’est « avec le coeur gros » que quatre prêtres et le diacre de la paroisse de Saint Nicolas de Myre tournent ainsi le dos à l’Eglise orthodoxe relevant de Moscou. Ils veulent rejoindre le patriarchat de Constantinople.
Cette église d’Amsterdam avait récemment indiqué qu’elle ne mentionnerait plus pendant les liturgies le nom du patriarche Kirill, chef de la puissante Eglise orthodoxe russe depuis 2009, en raison des déclarations de ce dernier au sujet du conflit en Ukraine.
Le patriarche Kirill a justifié, dans un sermon très politique le 27 février, l’intervention en Ukraine, y voyant une guerre contre les « forces du mal » qui « combattent l’unité » historique entre les deux pays.
Cette décision avait valu à l’église d’Amsterdam une « visite inopinée » lors d’une messe de l’archevêque orthodoxe russe aux Pays-Bas, Elisey, affirmant que Moscou surveillait le clergé de près.
Le clergé a déclaré qu’il se sentait mis sous pression « à la fois par l’évêque et l’État russe pour revenir sur (sa) position ».
En Ukraine, l’offensive militaire russe rebat les cartes au sein de l’orthodoxie au profit de l’Eglise indépendante d’Ukraine tandis que l’Eglise orthodoxe relevant de Moscou perd de son influence.
Des répercussions sont également déjà à noter en Europe occidentale. Basé à Paris, le métropolite Jean de Doubna, à la tête d’une soixantaine de paroisses de tradition russe en Europe occidentale, a exprimé son soutien à l’ensemble du peuple ukrainien et des églises orthodoxes ukrainiennes, appelant son supérieur, le patriarche de Moscou Kirill, à intervenir pour faire cesser le conflit.
La rédaction (avec AFP)