Des Nicaraguayens du Costa Rica dénoncent la détention de prêtres dans leur pays

Des Nicaraguayens du Costa Rica dénoncent la détention de prêtres dans leur pays

Des Nicaraguayens exilés au Costa Rica ont manifesté samedi à San José contre la détention de prêtres au Nicaragua, affirmant que le gouvernement de Daniel Ortega craint l'Eglise catholique parce qu'elle défend "la justice".

Plusieurs dizaines de personnes se sont rendues devant la cathédrale métropolitaine Saint-Joseph, située au centre de la capitale costaricienne, pour protester avec des drapeaux du Nicaragua et du Vatican contre l'emprisonnement d'au moins 14 prêtres et trois séminaristes depuis le 20 décembre.

Le président "Ortega a peur des critiques, des gens qui pensent, de ceux qui veulent la démocratie. L'Eglise a toujours été du côté du peuple et de la justice", déclare à l'AFP José Espinoza, directeur de l'association AVODISCR pour les droits des LGBT+ au Nicaragua.

A ses côtés, la représentante de l'Union des prisonniers politiques nicaraguayens, Yaritza Mairena, estime que "l'Eglise a été un défenseur de la justice et a dénoncé les grandes violations des droits de l'homme qui ont eu lieu au Nicaragua".

Le gouvernement nicaraguayen "continuera à persécuter l'Eglise pour le simple fait d'être du côté de la justice", ajoute-t-elle.

Les relations entre l'Eglise et le gouvernement se sont détériorées lors des manifestations de 2018, après que M. Ortega et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, ont accusé les chefs religieux de soutenir l'opposition dans ce qu'ils considéraient comme une tentative de coup d'Etat.

Les manifestations, accompagnées de barrages routiers et d'affrontements entre opposants et partisans du gouvernement ont fait plus de 300 morts, selon l'ONU.

Outre les récents détenus, Mgr Rolando Alvarez est incarcéré depuis août 2022. Il a été condamné en février à 26 ans de prison pour trahison.

Le prêtre Gustavo Sandino, du département de Jinotega (nord), est le dernier à avoir été arrêté, le jour de la Saint-Sylvestre, selon l'avocate spécialisée dans les affaires de l'Eglise nicaraguayenne Martha Molina, exilée aux Etats-Unis.

Le pape François a dit lundi place Saint-Pierre suivre "avec une profonde préoccupation ce qui se passe au Nicaragua, où des évêques et des prêtres ont été privés de leur liberté".

Au Nicaragua, près de la moitié des 6,3 millions d'habitants sont catholiques.

Ni le gouvernement du Nicaragua, ni la police n'ont évoqué pour le moment la situation des religieux dans le pays.

Le gouvernement nicaraguayen a en outre durci ces dernières années le contrôle exercé sur ses opposants. Des milliers d'organisations, dont des universités catholiques ou la Croix-Rouge locale, ont été privées de personnalité juridique et leurs biens expropriés.

La Rédaction (avec AFP)


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