Des musulmans liés à Boko Haram enlèvent 6 lycéennes et 2 membres du personnel dans un lycée chrétien au Nigéria

Une demande de rançon a suivi l’enlèvement de ces 6 jeunes filles et 2 membres du personnel dans ce lycée chrétien au Nigéria.
Jeudi 3 octobre, 6 jeunes filles et 2 membres du personnel du lycée Engravers’ College ont été enlevés par des bergers peuls musulmans liés au groupe extrémiste Boko Haram. Ils ont pénétré armés dans l’établissement de Kakau Daji, près de Kaduna, au centre nord du Nigéria, aux alentours de 12h20. Un grand nombre d’élèves et de membres du personnel ont pu s’enfuir et se cacher dans les buissons.
Nasir el-Rafai est le gouverneur de Kaduna. Selon Morning Star News, il a annoncé savoir depuis 3 mois que les écoles allaient être prises pour cibles par des « bandits » liés à Boko Haram.
Shunom Gina est le directeur de l’établissement. Il raconte les faits qui se sont déroulés après l’irruption de ces 5 bergers peuls dans son établissement scolaire.
« Ils m’ont demandé de m’allonger et j’ai suivi les instructions. Ils ont ensuite essayé d’entrer dans ma chambre et, tout en sachant que ma femme et mes enfants étaient à l’intérieur, je me suis levé pour les distraire, mais ils m’ont demandé de me recoucher, ce que j’ai fait. »
Les ravisseurs se sont ensuite tournés vers Joel Adamu, directeur adjoint de l’école.
« Quand j’ai découvert que leur attention était dirigée vers mon collègue, je me suis précipité dans la brousse et, réalisant que je m’échappais, ils m’ont tiré dessus, mais heureusement, ils ne m’ont pas attrapé. Ils m’ont cherché sans succès, et quand ils n’ont pas réussi à me trouver, ils ont commencé à chercher où étaient les étudiants. »
Quand il les a vus défoncer la porte de l’école, il a tenté de faire diversion. Mais ils lui ont tiré dessus. Quand les ravisseurs sont partis, il a rejoint le lieu où étaient les élèves et n’a pu que déplorer l’enlèvement de Joel Adamu, de 6 étudiantes et d’un membre du personnel.
Julde Juli est le parent d’une des filles kidnappées. Il s’exprime sur ce « choc » et affirme qu’il espère en Dieu.
« J’ai été choqué de recevoir la nouvelle de l’enlèvement de ma fille et d’autres étudiants. Je prie juste pour que rien ne leur arrive, et qu’ils en sortent vivants. Je crois que notre Dieu est souverain sur toutes choses. Nous croyons que grâce à une intervention divine, nos enfants seraient sauvés. »
Selon le média nigérian Daily Trust, une rançon collective de 50 millions de nairas avait d’abord été faite par les ravisseurs, soit plus de 125 000 euros. Mais ils auraient ensuite été rendus furieux par les médias qui menaient des reportages sur cet enlèvement. Ils ont donc décidé de cesser la négociation collective pour négocier individuellement avec chaque famille. La rançon serait désormais fixée à 10 millions de nairas par personne, soit plus de 25 000 euros. Un responsable de l’école affirme les avoir eus au téléphone et explique :
« Ils nous ont dit avoir entendu l’histoire sur la BBC. Ils m’ont appelé et m’ont insulté. Ils ont dit qu’ils ne voulaient plus négocier collectivement. Ils ont déclaré que chaque parent devra payer 10 millions de nairas pour récupérer son enfant. Ils pensaient que je négociais pour la rançon au nom du gouvernement. Je leur ai dit que lorsque de tels incidents se produisent, les journaux et les stations de radio le signalaient toujours. Ils m’ont demandé si j’étais avocat, je leur ai dit que j’étais enseignant. Ils ont demandé si j’étais le propriétaire de l’école. Je leur ai dit que je n’étais pas le propriétaire de l’école. Ensuite, ils m’ont demandé de sortir du problème et de m’occuper de mes affaires. [...] Je les ai suppliés d’avoir pitié des parents des enfants parce qu’ils n’ont pas cet argent. »
Le porte-parole de la police de l’État de Kaduna, Yakubu Sabo, a précisé que le gouvernement faisait son possible pour récupérer les captifs.
« Le commandement a immédiatement mobilisé des équipes combinées d’anti-enlèvements, de SRAS et de forces de police conventionnelles dans la région afin de secourir éventuellement les victimes et d’arrêter les auteurs de l’incident malheureux. »
L’établissement scolaire a depuis fermé ses portes.
Nous prions pour les 6 jeunes filles et les 2 adultes enlevés avec elles, ainsi que pour leur famille.
Nous prions également pour Leah Sharibu, enlevée le 19 février 2018.
M.C.