Des militants de Daech « aveuglés » ne repèrent pas 7 étudiantes cachées sous des lits pour leur échapper

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Alors que les forces armées ont commencé la reconquête de Mossoul, libéré les villes chrétiennes de Qaraqosh et Bartella, la ville de Kirkuk a fait l’objet d’une offensive des militants de l’Etat Islamique. Confrontés à une vive résistance de la population, les combattants ont dû s’abriter dans des maisons occupées. 7 jeunes étudiantes ont dû se cacher durant 18 heures sous des lits, alors que les combattants mangeaient et buvaient dans la pièce à côté. Pour l’archevêque chaldéen de Kirkuk, « C’est un miracle ! ».

Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2016, la ville irakienne sous contrôle kurde, Kirkuk, a été attaquée par un important groupe de militants islamistes de Daech visant le gouvernorat, la police et les forces de sécurité. Grâce à une forte résistance de la population et des forces en place, l’offensive a échoué et les militants ont été contraints de s’abriter dans plusieurs maisons alentours.

Mais le couvent des soeurs dominicaines de Sainte-Catherine-de-Sienne et 4 maisons de l’archevêché où étaient logées des étudiantes irakiennes réfugiées, se situent non loin du gouvernorat. L’archidiocèse accueille 500 étudiantes de toutes les confessions, chaldéennes bien sûr, mais aussi Yézidis, musulmanes ou sabéennes. 71 d’entre elles occupaient les 4 maisons de Kirkuk.

Monseigneur Yousif Thomas Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkuk et Souleimaniyah raconte les évènements dans un communiquée de presse intitulé, « Quand l’amour et le courage se rencontrent le miracle se réalise ».

« A l’aube du vendredi 21 Octobre, les étudiantes ont senti qu’il y avait des gens qui escaladaient les maisons et étaient terrés dans les jardins, et commençaient à faire l’appel à la prière musulmane. L’une d’elles a même photographié l’un d’entre eux fortement armé avec des ceintures explosives. Nous avons prévenu les forces de sécurité sur la gravité de la situation. Elles sont restées toute la journée dans la peur, dans les maisons sans électricité jusqu’au soir, où l’assaut a été donné par les forces spéciales irakiennes, mais le feu était si intense dans toutes les directions, ils n’ont pas pu les libérer. »

Après une autre tentative, 14 jeunes filles ont pu être libérées, malgré la présence de tireurs d’élite embusqués sur les toits. D’autres militants se trouvaient encore dans une maison qui abritaient 7 étudiantes. Les jeunes filles se sont cachées sous les lits dans une pièce adjacente à celle où les combattants mangeaient et buvaient.

« Les terroristes mangeaient et buvaient, les filles sont restées sous les lits, et le Seigneur a aveuglé les terroristes. J’étais en contact avec les filles par le portable, j’ai pris un risque leur demandant de sortir pieds nus, vers le mur de derrière la maison où nous allions les accueillir une à une. Cela devait se faire en une minute, et ce fut fait. Les forces avec moi ont été d’une efficacité et d’un courage exemplaires. Ainsi dans le noir de la nuit, et en dépit des tirs qui pleuvaient autour de nous, elles ont été toutes sauvées. »

Un troisième groupe de 30 filles a également pu être libéré au petit matin par les forces Swat.

Rendant hommage aux forces de sécurité et rappelant l’utilité du téléphone portable, Mgr Mirkis témoigne ainsi :

« L’étonnant est le fait que sept étudiantes sont restées sous les lits pendant 18 heures sans faire un mouvement... »

Les étudiantes ont toutes été transférées à Erbil pour un temps de repos et de ressourcement. L’archevêque conclut ainsi :

« Nous rendons grâce au Seigneur, qui nous a comblés de sa bénédiction, c’est un vrai miracle qu’il a donné, cette nuit à ses enfants. »

H.L.

Source : RCF


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