Un groupe d'experts de l'ONU a dénoncé des attaques "systématiques" menées par le gouvernement nicaraguayen contre l'Eglise catholique et d'autres confessions chrétiennes, selon une version actualisée en mars du rapport du Conseil des droits de l'homme consultée mardi par l'AFP.
Les experts notent que "des violations et abus systématiques et généralisés du droit international des droits de l'homme", à l'encontre d'organisations religieuses ou de clercs, continuent d'être documentés.
D'avril 2018 à mars 2024, le groupe a constaté "73 cas de détentions arbitraires de membres de l'Eglise catholique et d'autres confessions chrétiennes", bien qu'il ait déclaré que "le nombre total pourrait être plus élevé".
En plus des prêtres, pasteurs ou séminaristes sont aussi ciblés des paroissiens ou des laïcs actifs pour la défense des droits humains au sein d'organisations religieuses, souligne le rapport.
Daniel Ortega et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, affirment que l'Eglise a soutenu les manifestations antigouvernementales de 2018 qui, selon les Nations unis, ont fait plus de 300 morts et à la suite desquelles le Nicaragua a renforcé son arsenal juridique et suspendu l'autorisation d'exercer à plus de 3.000 ONG.
Les relations entre l'Eglise catholique et le gouvernement se sont détériorées au cours de ce soulèvement populaire, dénoncé par M. Ortega comme une tentative de coup d'Etat pilotée par les Etats-Unis, qui de concert avec l'Union européenne et d'autres pays ont dénoncé la violente répression des opposants et ont instauré des sanctions contre le gouvernement nicaraguayen.
En octobre, le gouvernement a annulé le statut juridique et confisqué les biens de l'Ordre des frères mineurs franciscains et de 16 organisations à but non lucratif, dont certaines sont liées aux Eglises catholiques et protestantes évangéliques.
Une semaine plus tôt, plusieurs membres du clergé ont reçu l'ordre de quitter le pays et 12 prêtres détenus au Nicaragua ont été libérés et transférés à Rome après la conclusion d'un accord entre le gouvernement et le Vatican.
La Rédaction (avec AFP)