Un groupe de plusieurs dizaines d’ONG luttant pour les Droits Humains ont exhorté les Nations Unis et la Communauté Internationale, dans une lettre ouverte, à agir pour protéger les femmes, les minorités religieuses et les nouveaux convertis chrétiens en Iran. Beaucoup sont en effet arrêtés et incarcérés pour le seul motif d’avoir quitté l’Islam.
La lettre ouverte salue la décision d’adoption d’une nouvelle résolution visant à promouvoir et protéger les droits de l’homme en République Islamique d’Iran. Pour les signataires, la résolution envoie “un message vital à tous les gouvernements et au peuple iranien que la situation des droits de l’homme dans le pays est une préoccupation internationale et que les réformes sont nécessaires de toute urgence”.
La situation concernant les droits humains est particulièrement délicate en Iran. Le pays a le taux le plus élevé d’exécution par habitant dans le monde depuis des années. Les procès ne sont souvent pas équitables. Les libertés d’expression, d’association et de réunion sont violemment réprimées. Les musulmans sunnites, les femmes, les minorités religieuses, notamment les chrétiens connaissent des traitements épouvantables et voient leurs droits fondamentaux régulièrement et violemment bafoués.
Les nouveaux chrétiens particulièrement visésEntre les mois de mai et août 2016, les forces de sécurité auraient arrêtées 79 chrétiens, avant de les placer en prison pour quelques jours jusqu’à plusieurs mois. Certains d’entre eux sont toujours incarcérés. La conversion de musulman à la foi chrétienne est illégale depuis 2012. Les chrétiens se rassemblent dans des églises de maison souterraines. Les responsables de ces groupes sont accusés “d’action contre la sécurité nationale par la création d’églises de maison”.
En mai 2016, 4 nouveaux convertis de la région de Rasht ont été arrêtés. Leur audience a eu lieu le 15 octobre dernier et ils sont toujours en attente du verdict. 3 d’entre eux risquent 80 coups de fouet pour avoir bu le vin de la cène. Selon les groupes de défense, de nombreux autres chrétiens sont en attente de jugement dans les prisons iraniennes.
Des pressions constantes exercées sur les chrétiensLes autorités iraniennes font pression par des menaces directes ou du harcèlement sur les dirigeants d’église, pour les pousser à fuir le pays. Le harcèlement consiste en des menaces de peines de 5 à 10 ans de prison, des convocations quotidiennes aux postes de police, des confiscations de cartes d’identité ou même la perte d’emploi. Pour les groupes de défense, ce harcèlement des chrétiens “est une violation des obligations constitutionnelles et juridiques internationales”. L’article 14 de la Constitution iranienne garantit “les droits religieux de base pour les non-musulmans… S’ils ne commettent d’actes contre l’Islam”. L’article 19 présente “le principe de non discrimination” et l’article 23 interdit aux autorités d’enquêter sur les opinions d’une personne ou de prendre des mesures contre une personne uniquement en raison de ses opinions.
La rédaction
Découvrez la liste de tous les signataires de cette lettre adressée aux Nations-Unies :
Roya Boroumand, Executive Director
Abdorrahman Boroumand Foundation
Robin Phillips, Executive Director
The Advocates for Human Rights
Hassan Nayeb Hashem, Representative to the Human Rights Council
All Human Rights for All in Iran
Philip Luther, Research and Advocacy Director for the Middle East and North Africa
Amnesty International
Kamran Ashtary, Executive Director
Arseh Sevom
Mansour Borji, Advocacy Director
Thomas Hughes, Executive Director
Shahin Helali Khyavi, Director
Association for Human Rights of the Azerbaijani People in Iran
Taimoor Aliassi, UN Representative
Association pour les Droits Humains au Kurdistan d’Iran-Genève (KMMK-G)
Mansoor Bibak, Co-Director
Balochistan Human Rights Group
Dr. Shirin Ebadi, Founder and President
Center for Supporters of Human Rights
Joel Simon, Executive Director
Committee to Protect Journalists
Jessica Morris, Executive Director
Conectas Direitos Humanos
Raphaël Chenuil-Hazan, Executive Director
Ensemble Contre La Peine de Mort (ECPM)
Ibrahim Al Arabi, Executive Director
European Ahwazi Human Rights Organisation
Ann Hanna, Head of International Advocacy
Freedom From Torture
Keyvan Rafiee, Executive Director
Human Rights Activists in Iran
Sarah Leah Whitson, Director of the Middle East and North Africa Division
Human Rights Watch
Mani Mostofi, Director
Impact Iran
Hadi Ghaemi, Executive Director
International Campaign for Human Rights in Iran
Stéphanie David, Representative to the United Nations in New York
International Federation for Human Rights (FIDH)
Phil Lynch, Director
International Service for Human Rights
Saghi Ghahraman, President
Iranian Queer Organization (IRQO)
Mahmood Amiry-Moghaddam, Executive Director
Iran Human Rights
Rebin Rahmani, European Director
The Kurdistan Human Rights Network
Mehrangiz Kar, Chairperson
Siamak Pourzand Foundation
Mahmood Enayat, Director
Small Media
Firuzeh Mahmoudi, Executive Director
United for Iran
Elizabeth A. Zitrin, President
World Coalition Against the Death Penalty