La Gestation Pour Autrui est rigoureusement interdite et punie en France mais autorisée dans d’autres pays. Certains futurs parents s’adressent donc à l’étranger. Quel statut pour leurs bébés quand ils arrivent sur notre territoire ? La PMA, Procréation Médicalement Assistée se pratique en France. Elle est très encadrée et concerne uniquement l’infertilité médicale des couples hétérosexuels. Les couples homosexuels doivent donc s’adresser à l’étranger.
Par contre la Gestation Pour Autrui est strictement interdite et punie par la loi française. Elle signifie abandon d’enfant et généralement vente de celui-ci, c’est à dire un commerce d’embryons puis de nouveaux-nés, associé à une assimilation des femmes à une entreprise de production. Tout cela pose de sérieuses questions éthiques.
Jusqu’à fin 2013 les couples qui rentraient en France avec un bébé « fabriqué » à l’étranger devaient effectuer un vrai parcours du combattant pour arriver à le faire enregistrer à l’État Civil. En janvier 2013 la loi Taubira oblige ces services à reconnaître la nationalité française aux bébés issus de GPA dans d’autres pays. C’est le grand écart entre interdiction stricte sur le sol français et « respect » des lois d’autres pays. On peine à suivre la logique.
Et cette semaine débat et vote au Conseil de l’Europe. Le texte présenté par une sénatrice belge, une gynécologue qui pratique la GPA dans sa clinique, proposait d’adopter une position intermédiaire en légalisant la « GPA altruiste », en d’autres termes non payante. Car la femme qui accepterait ainsi de « rendre service » ne se servirait pas de son corps pour gagner de l’argent, et ne ferait pas l’objet d’un commerce où elle serait honteusement exploitée.
Les arguments n’étaient sûrement pas assez convaincants puisque le vote a été négatif à une toute petite majorité. (16 contre 14). Un certain nombre de mouvements et d’associations dans différents pays rejettent et combattent la GPA pour des questions d’éthique.
Les chrétiens sont très majoritairement opposés à la GPA car ils considèrent qu’un bébé, créature de Dieu, ne peut pas faire l’objet d’une transaction financière. Pour le respect de la famille et de la filiation une maman doit donner naissance à son enfant. Son corps ne peut être utilisé comme entreprise de production pour une autre personne qui ne sera pas la mère de l’enfant et dont le bébé ne sera pas l’enfant.
Elisabeth Dugas