Des bébés aux vieillards, les kibboutz de Kfar Aza et Beeri massacrés par le Hamas

Des bébés aux vieillards, les kibboutz de Kfar Aza et Beeri massacrés par le Hamas

Depuis quatre jours, le monde ne cesse de découvrir avec stupéfaction les actes commis par le Hamas en Israël et le bilan toujours revu à la hausse de ses crimes. En Israël et à travers le monde, chrétiens et incroyants pleurent avec les juifs et prient pour la paix.

L’armée et la police israéliennes progressent assez lentement sur leur propre territoire à la découverte des horreurs commises par le Hamas, et des victimes soignées continuent de succomber à leurs blessures. Hier encore, le bilan officiel était de 1 000 morts, il est monté à 1 200 ce mercredi matin. L’attaque des terroristes à laquelle ne s’attendait pas un Israël trop confiant comme en 1973 a meurtri le pays et suscité des doutes sur ses capacités à être le havre de paix pour les juifs du monde entier.

La stupeur face à la vulnérabilité

C’est cinquante ans et un jour après l’attaque ouvrant la guerre du Yom Kippour, lancée par l’Égypte et la Syrie à la tête de plusieurs pays musulmans, que le Hamas a décidé de surprendre Israël. Cette fois-ci, c’était à l’occasion d’une autre fête juive, celle de Souccot qui rappelle le séjour des Hébreux dans le désert après leur sortie d’Égypte. Là encore, Israël a été surpris, son fameux dôme de fer censé le protéger des roquettes n’a pas été au rendez-vous, submergé par les plus de 3 000 roquettes, les renseignements militaires ont été défaillants.

Plus encore, le gouvernement israélien aurait ignoré les avertissements de l’Égypte selon lesquels le Hamas, situé dans la bande de Gaza, préparait "quelque chose de gigantesque", ne croyant pas en cette possibilité et préférant surveiller la Cisjordanie dirigée par l’Autorité palestinienne.

Par ailleurs, le système de surveillance par drones au-dessus de Gaza et par caméras de sécurité à la frontière aurait été défaillant, empêchant l’armée peu mobilisée de voir que les terroristes détruisaient les barrières, barbelés et grillages et creusaient un trou au bulldozer dans le mur de séparation.

Cette attaque surprise a permis aux djihadistes de commettre leurs crimes sur le territoire hébreu, et plusieurs y opéraient encore le lendemain. Les autorités pensent que des terroristes sont encore cachés en Israël, prêts à commettre de nouveaux massacres.

L’agression surprise a permis aux militants du Hamas de tuer des soldats israéliens dans leur sommeil pour avancer plus profondément en territoire hébreu. Plusieurs kibboutz ont pu réagir à temps pour tuer les assaillants et en faire fuir, comme à Nir Am où Inbal Rabin-Lieberman, la coordinatrice de la sécurité de la communauté, a abattu deux terroristes, conduisant les autres à éviter le kibboutz.

À Ein Habesor, les habitants ont réussi à empêcher un groupe de terroristes lourdement armés d’entrer dans leur kibboutz en leur faisant croire qu’ils étaient bien plus nombreux. Mais ailleurs, la surprise a fait place à la désolation.

La stupeur face à la barbarie

Les dernières images du festival techno Tribe of Nova ont été vues et revues et ont marqué les esprits par le contraste entre la joie et la peur. Des jeunes faisaient la fête à une demi-heure de route de Gaza, près du kibboutz de Réïm quand sont apparus dans le ciel des parapentes motorisés.

Des Palestiniens ont commencé à tirer des roquettes sur les festivaliers, ont bloqué les routes pour assassiner ceux qui parvenaient à quitter les lieux. On dénombre plus de 260 morts. Témoignage de la barbarie, les images du corps disloqué d’une jeune femme. Les terroristes ont fait environ 150 otages qu’ils menacent d’exécuter si Israël continue à répliquer.

Ce mardi, l’armée israélienne a organisé une visite des lieux de massacres à destination de la presse internationale. Les habitants des kibboutz de Kfar Aza et Beeri ont tous été massacrés, des vieillards aux bébés, même décapités.

Le journaliste Maël Benoliel (I24NEWS) raconte ce qu’il a vu à Kfar Aza :

"On parle de dizaines de maisons brûlées avec des familles entières à l'intérieur, on parle d'enfants, de femmes à qui l'on a coupé la tête. On parle de dizaines de morts, seulement ici, des blessés, énormément de blessés. Jusqu’à maintenant, les forces de sécurité israéliennes sortent les corps des maisons, évacuent ces corps d’Israéliens sans vie. Il y a aussi évidemment beaucoup de corps de terroristes. Il règne ici une odeur de mort [...] On parle de 70 terroristes qui sont parvenus à s’infiltrer jusqu’ici pour commettre des massacres contre des familles entières qui n’étaient pas armées, qui dormaient."

Le journaliste ajoute que l’armée a renoncé à présenter le massacre perpétré dans la synagogue, car "on ne pouvait pas tout montrer non plus".

D’autres journalistes abondent en ce sens, parlant de corps coupés en deux. Le major Itaï Virov déclare n’avoir "jamais vu une chose pareille de toute [sa] vie" :

"Vous voyez les bébés, les mères, les pères, dans leurs chambres, dans leurs bunkers de protection, et comment les terroristes les ont tués. Ce n’est pas une guerre, ce n’est pas un champ de bataille. C’est un massacre, c’est une activité terroriste."

À Beeri, c’est le même carnage. L’ONG Zaka qui aide à récupérer les dépouilles parle de 100 morts. Son porte-parole, Moti Bukjin, déclare que les terroristes "ont assassiné de sang-froid des enfants, des bébés, des gens âgés, tout le monde".

Prières pour Israël et pour la paix

En France, des réunions ont eu lieu dans les synagogues, des élus et des personnes sans lien avec le judaïsme y ont participé. Aux États-Unis, des milliers de personnes se sont réunies dans plusieurs synagogues. Au Royaume-Uni, le Premier ministre Rishi Sunak, hindou, s’est rendu à la prière dans une synagogue de Londres.

L’organisation évangélique sioniste Ambasse chrétienne pour Israël (ICEJ) a déclaré son soutien aux Israéliens par la voix de son président, Jürgen Bühler : “L’ICEJ et son réseau mondial de bureaux nationaux se sont engagés à se tenir aux côtés d’Israël en cette heure critique par la prière prédominante, l’aide financière urgente et la défense publique du droit et du devoir d’Israël de défendre ses citoyens.

L'Alliance évangélique mondiale s’est dit “profondément bouleversée par l’attaque du Hamas contre Israël et le peuple israélien” et appelle “les croyants du monde entier à prier pour la paix et la compréhension, en soulignant qu’une paix juste dépend autant des actions que des pensées et des paroles qui favorisent la paix”, rejoignant en cela l’appel des Églises chrétiennes de Jérusalem.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock/ ChameleonsEye

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