Dans la Bible, la couleur violette apparaît à plusieurs reprises, généralement pour évoquer la robe des rois d’Israël dans l’Ancien testament. Seulement, aucun chercheur n’avait retrouvé de tissus violets datant de cette époque, jusqu’à aujourd’hui.
La dernière semaine de janvier 2021, des archéologues travaillant pourl’Autorité israélienne des antiquités, de l’Université Bar Ilan et de l’Université de Tel-Aviv ont déclaré avoir identifié des morceaux de tiss u teints en violet datant du 10ème siècle avant JC. Il s’agit de la période qui désigne dans la Bible les règnes de David et de Salomon à Jérusalem.
Erez Ben-Yosef, professeur de l’université de Tel-Aviv a déclaré au Times of Israel qu’il s’agit d »une découverte étonnante. « C’est surprenant de voir que le violet était utilisé aussi tôt, de plus il se trouvait dans un endroit étrange ». C’est dans la vallée de Timna en Israël, que les archéologues ont découvert le tissu violet, « en plein désert, où nous ne pensions pas que ces matériaux prestigieux étaient utilisés ».
Grâce aux conditions climatiques du désert aride de Timna, « nous trouvons des choses que l’on ne trouve pas habituellement dans les fouilles régulières, comme des textiles, des cordes, du cuir, des choses qui se décomposent habituellement et ne sont pas préservées », a déclaré Ben-Yosef.
Les archéologues jouissent donc d’un « point de vue unique sur les habitants de la région à cette époque très précoce grâce à ces matériaux organiques étonnants ». « Nous avons des dizaines et des dizaines de fragments de textiles et de cordes, de cordages, de vannerie, des choses que l’on ne trouve pas habituellement » a-t-il ajouté.
Après avoir été examinées dans un laboratoire, les bouts de tissus violets ont révélés du colorant organique issus d’escargots de mer ou murex.
Pour le professeur qui fait des fouilles à Timna depuis 2013, cette découverte offre « des preuves supplémentaires pour avoir une nouvelle compréhension des peuples nomades à cette époque, au moment de l’émergence de ces anciens royaumes d’Israël, Edom, Moab, Amon, les royaumes locaux de l’époque biblique ».
Il estime que ce bout de tissu violet pourrait attester de la présence d’une société nomade. Car la « richesse d’une société nomade ne se mesurait pas aux palais et aux monuments en pierre, mais à des choses qui n’avaient pas moins de valeur dans l’ancien monde » comme la teinture violette a-t-il confié à Christianity Today.
De fait, il juge que « si les bâtiments découverts à Jérusalem ont été construits par quelqu’un d’autre que David, il n’y a pas lieu de désespérer » puisque le roi David n’a tout simplement « peut-être pas exprimé sa richesse dans de splendides bâtiments » mais plutôt avec des objets plus « adaptés à un héritage nomade, comme les textiles ».
« Il est faux de penser que si aucun grand bâtiment ni aucune forteresse n’ont été trouvés, alors les descriptions bibliques de la Monarchie unie à Jérusalem doivent être des fictions littéraires. » conclut-il.
Camille Westphal Perrier