Denis Mukwege dénonce « des actes d’une cruauté qui dépasse l’entendement » à Beni en République Démocratique du Congo

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« Des images insupportables circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux : des femmes tuées nues, des enfants massacrés. Il semble ne pas y avoir de solution à la situation qui prévaut à Beni car, depuis 2014, on continue à compter les morts et le bilan humain s’alourdit chaque jour. »

La situation est tragique à Beni, en République Démocratique du Congo, où plus de 100 civils ont péri en un mois. Dans ce contexte, Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, lance « un appel à l’action aux autorités congolaises et à la communauté internationale pour enrayer la spirale de la violence et mettre un terme aux crimes de masse et à la souffrance énorme que subit la population de Beni et de ses environs ».

Sur les réseaux sociaux, des images de massacres circulent. Ils sont attribués au groupe armé d’origine ougandaise, les Forces démocratiques alliées. D’autres montrent les manifestations des civils qui appellent à l’arrêt des tueries mais accusent également la mission des Nations Unies, MONUSCO, et le gouvernement, les jugeant passifs face à ces menaces.

Le 20 novembre, Denis Mukwege, a tenu à faire un communiqué sur le site de la fondation Panzi.

« Depuis plus de 5 ans, chaque jour, chaque semaine, la population est terrorisée par des actes d’une cruauté qui dépasse l’entendement. Des images insupportables circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux : des femmes tuées nues, des enfants massacrés. Il semble ne pas y avoir de solution à la situation qui prévaut à Beni car, depuis 2014, on continue à compter les morts et le bilan humain s’alourdit chaque jour. On ne peut plus présenter nos condoléances à cette population martyrisée sans agir : il faut arrêter ces crimes odieux et traduire les auteurs en justice. »

Pour lui il y a urgence, « l’indifférence doit s’arrêter ».

« L’indifférence doit s’arrêter : il faut des actions concrètes pour arrêter ces crimes de guerre et ces crimes contre l’humanité qui se commettent dans cette région comme des faits divers, malgré la présence de l’armée congolaise et de la MONUSCO. [...] Si l’armée congolaise et la MONUSCO n’ont pas pu résoudre la situation de crise à Beni en 5 ans, nous ne pouvons continuer à observer l’insupportable sans réagir : des actes de terrorisme commis sur des civils, des femmes tuées, exposées nues en public, des enfants massacrés, des enlèvements, des centres de santé détruits, des églises incendiées. »

« L’homme qui répare les femmes » en appelle à la « solidarité humaine » et demande à « l’Union européenne et à la France en particulier » d’envoyer des troupes « pour protéger la population civile de Beni contre un terrorisme aveugle ».

De son côté, l’Église catholique congolaise a décrété hier « une journée de deuil, de prière et de communion, en solidarité avec les populations touchées par les violences dans l’Est de la République démocratique du Congo ». Tous les établissements scolaires catholiques, des écoles primaires aux universités, sont restés fermés.

L’abbé Jean-Marie Vianney Kitumaini, envisage une solution dans le cadre d’un « engagement beaucoup plus ressenti de la part de l’autorité nationale et internationale ».

M.C.

Crédit Image : Alexandros Michailidis / Shutterstock.com


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