Dimanche 22 novembre, Noëlla Rouget rescapée de la Shoah s’est éteinte à l’âge de 100 ans.
C’est une grande figure de la résistance et de l’Histoire de la France qui nous a quitté hier. Noëlla Rouget, résistante, déportée à Ravensbrück et rescapée de ce terrible camp de concentration est décédée. Marquée par la foi chrétienne, cette femme fut surtout un grand exemple de pardon. Elle « marqua son temps comme la résistante qui fit gracier le collabo, la déportée qui tendit la main à son bourreau ».
Déportée sur dénonciation de Jacques Vasseur, un français à la tête de la Gestapo d’Angers, sa ville natale, elle intervient, au moment de son procès auprès du Général de Gaulle pour le faire gracier. Une grande leçon d’humanité. Dans le communiqué de presse de l’Elysée pour faire part de son décès, on évoque une « courageuse combattante de la liberté et figure de la miséricorde absolue ».
Sur Twitter les posts pour lui rendre hommage se sont multipliés après l’annonce de sa mort :
Résistante, rescapée de la Shoah, #NoëllaRouget s’est éteinte à 100 ans. En obtenant la grâce de celui qui a précipité sa déportation à Ravensbrück, elle nous a appris une inoubliable leçon d’humanité, de dignité et de tolérance. Merci Madame ! Condoléances à sa famille. 🕊🙏🏻😢 pic.twitter.com/08Qp9UADqS
— Yannick HOPPE (@yannickhoppe) November 22, 2020
Une grande figure de la Résistance nous quitte.
Noëlla Rouget s’en est allée, à 100 ans.
Déportée au KL de Ravensbrück sur dénonciation de Jacques Vasseur, elle intervient auprès du général de Gaulle demandant la grâce de son bourreau.
Une exemplarité du pardon pour l’Histoire. pic.twitter.com/obZ8b8rIVo— Frédéric Sallée (@fred_sallee) November 22, 2020
Noëlla Rouget, née Peaudeau, a vu le jour à Noël en 1919 au sein d’une famille catholique très croyante. C’est à l’âge de 20 ans qu’elle rejoint la résistance aux côtés de son fiancé instituteur, Adrien Tigeot. Le communiqué de presse de l’Elysée rapporte qu’elle transporte des tracts clandestins en bicyclette, puis des messages, des colis et même des armes. C’est en juin 1943, alors que les fiancés sont sur le point de se marier qu’ils sont dénoncés et emprisonnés. Adrien Tigeot est exécuté tandis que la jeune femme est déportée « en enfer », à Ravensbrück.
Son fiancé est torturé, puis fusillé. En janvier 1944, elle est déportée au camp de Ravensbrück. Elle a 23 ans. Libérée en avril 1945, elle ne pèse plus que 32 kilos.
En photo : Adrien Tigeot, son fiancé. pic.twitter.com/i4hZStnKdm— Le Mémorial de Caen (@CaenMemorial) November 22, 2020
Au moment de sa déportation, Noëlla a 23 ans, elle reviendra vivante mais tuberculeuse et squelettique. C’est 17 ans plus tard que le passé refait surface avec le procès du membre de la Gestapo, Jacques Vasseur, responsable de 310 déportations et de 230 morts. C’est lui qui est à l’origine de son arrestation et de la mort de son fiancé. Fermement opposée à la peine de mort elle insista pour que son bourreau obtienne la grâce présidentielle faisant preuve « d’une immense générosité d’âme, d’un humanisme à toute épreuve ». Incomprise de ces contemporains à l’époque de sa démarche, elle est aujourd’hui mise à l’honneur comme « une partisane de la liberté qui donna aux valeurs de fraternité et de pardon leur incarnation la plus haute ».
C.P
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