Débarquement : La bouleversante lettre d’Henri Fertet, jeune résistant chrétien, lue par Emmanuel Macron

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« Papa, je t’en supplie, prie. Songe que, si je meurs, c’est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi que celle-là ? Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons tous les quatre, bientôt au Ciel. Qu’est-ce que cent ans ? »

Henri Fertet était un jeune catholique, fils d’enseignants et élève au lycée de Besançon. À l’âge de 16 ans, il a été condamné par un tribunal militaire pour faits de résistance. Il a été exécuté le 26 septembre 1943. Mais avant de se rendre au peloton d’exécution, il a écrit une lettre, lue hier par Emmanuel Macron à l’occasion de la célébration du 75ème anniversaire du Débarquement.

Mais les coupes réalisées dans la lettre sont loin de faire l’unanimité sur le net. En effet, le Chef de l’État a choisi de passer certains passages sous silence, notamment ceux dans lesquels il s’exprime sur sa vie personnelle mais aussi sur sa foi. Père Louis, curé d’une paroisse en Châtelleraudais, souligne l’omission de ce « témoignage d’espérance ».

Dans la lettre, publiée intégralement dans Chemins de Mémoire, celui qui signe « Henri Fertet Au Ciel, près de Dieu », fait référence aux souffrances qu’il a enduré pendant ses 87 jours de détention :

« Vous ne pouvez savoir ce que moralement j’ai souffert dans ma cellule, ce que j’ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir peser sur moi votre tendre sollicitude que de loin. Pendant ces 87 jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez vous douter de ce que je vous aime aujourd’hui car, avant, je vous aimais plutôt par routine, mais maintenant je comprends tout ce que vous avez fait pour moi et je crois être arrivé à l’amour filial véritable, au vrai amour filial. »

Autre coupe du gouvernement, l’évocation de son curé :

« Dites à M. le Curé que je pense aussi particulièrement à lui et aux siens. Je remercie Monseigneur du grand honneur qu’il m’a fait, honneur dont, je crois, je me suis montré digne. »

Aux termes de sa lettre, alors que les pas des soldats s’approchent de sa cellule, il réclame la prière de son père et rappelle à sa famille qu’ils se retrouveront « au Ciel » :

« Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée. mais c’est parce que j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort. J’ai la conscience tellement tranquille. Papa, je t’en supplie, prie. Songe que, si je meurs, c’est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi que celle-là ? Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons tous les quatre, bientôt au Ciel. Qu’est-ce que cent ans ? »

M.C.


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