De nombreux chrétiens pris pour cible lors des troubles au Bangladesh

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Après plusieurs semaines de manifestations contre le gouvernement bangladais, la première ministre Sheikh Hasina a démissionné et s'est enfuie le 5 août. Certains manifestants profitent de cette période d’incertitude politique pour attaquer les minorités et notamment les chrétiens.

Elle était considérée comme la "dame de fer" du Bangladesh. Pourtant, après une réélection contestée par l’opposition en janvier 2024 et surtout des manifestations monstres depuis le début du mois de juillet, Sheikh Hasina a quitté son poste de Première ministre.

À l’origine, la coalition étudiante Students Against Discrimination se battait contre des privilèges accordés aux descendants d’anciens combattants pour la liberté, souvent les partisans de Sheikh Hasina.

Malgré une répression sanglante faisant des centaines de morts et des milliers de blessés, les manifestants ont continué à crier leur colère. La situation explosive intenable a donc débouché sur la démission de Sheikh Hasina. L’armée a ensuite appelé le prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, pour prendre la tête du gouvernement provisoire.

Or, dans ce pays à 95% musulman, les minorités religieuses subissent les conséquences de ces troubles politiques. En effet, tout comme les hindous, un nombre croissant de chrétiens convertis sont pris pour cible par des groupes radicaux.

"Les chefs de mission de l'UE à Dacca sont très inquiets du fait d'informations faisant état de multiples attaques contre des lieux de culte et des membres de minorités religieuses, ethniques et autres au Bangladesh", s’est inquiété sur X l’ambassade de l'Union européenne dans le pays.

Au moins sept incidents contre des chrétiens ont été signalés à travers le Bangladesh, et le nombre continue d'augmenter. Des maisons ont été attaquées et pillées, et certaines églises de maison ont été incendiées, explique un partenaire local de l’ONG Portes Ouvertes.

"Les convertis ont peur et se cachent", assure l’ONG de défense des chrétiens.

Par exemple, un catholique âgé de 65 ans, a été attaqué à l'arme blanche à l'extérieur de l'Église catholique de Mathurapur vers 3h30 du matin dans le district de Pabna, rapporte Christian News.

"Dans de nombreuses régions, des groupes radicaux dressent des listes de convertis en vue d'attaquer leurs maisons. Certaines maisons ont déjà été attaquées, tandis que d'autres vivent dans la peur et la clandestinité, cherchant à assurer leur sécurité", raconte encore un partenaire de Portes Ouvertes du nord du Bangladesh.

L’ONG appelle à prier pour ces chrétiens, pour qui l’instabilité politique ne peut qu’aggraver les risques de persécution.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / Ruud Morijn Photographer

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