82 « lycéennes de Chibok » ont été libérées. Elles ont été échangées contre des prisonniers, 3 ans après leur enlèvement. Mais les réjouissances liées à leur libération masquent une réalité dramatique mise en lumière par un récent rapport de l’UNICEF.
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Dans les 4 pays qui bordent le lac Tchad, le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun, 1,3 millions d’enfants sont déplacés. Huit ans après le début des conflits dans cette région, le rapport de l’UNICEF, Silent Shame, alerte et décrit de quelle manière la situation s’est considérablement dégradée ces dernières années.
Parmi les terribles histoires, le rapport relate celles de Dada, une nigériane enlevée à 12 ans, mariée de force à un sheikh de 18 ans. Dada a réussi à s’échapper à travers la savane. Un périple de plusieurs jours sans nourriture, jusqu’à ce qu’elle arrive à une base militaire camerounaise, et qu’elle y découvre sa grossesse. Elle est mère d’une petite fille de 2 ans.
« Parfois, quand je la regarde, je suis en colère…. Après, je réfléchis, je me calme. Où que j’aille, je ne peux pas rester sans elle. »
Amina vit au Tchad. Elle avait 16 ans quand elle a volontairement accepté les avances d’un homme, contre l’avis de sa famille. Elle ne savait pas qu’il appartenait à Boko Haram. Manipulée, droguée, elle a été forcée de participer à un attentat terroriste. Un jour, elle était l’une des 4 filles portant une ceinture d’explosifs, mais elle n’a pas activé la sienne. Amina a cependant perdu ses 2 jambes lors de l’attentat. D’abord rejetée par sa famille, elle a pu les rejoindre après une médiation.
Prisonnière du groupe dihadiste Boko Haram, les filles sont en effet mariées de force dès le plus jeune âge et deviennent les esclaves sexuelles des « soldats du djihad ». Certaines deviennent mères à seulement 13 ans. Les garçons sont quant à eux endoctrinés, entraînés à tuer et deviennent à leur tour des djihadistes.
Les enfants et adolescents prisonniers sont convertis de force et enseignés dans l’islam. Et de plus en plus de garçons et de filles (Plus de 80%) sont « utilisés » pour perpétrer des attentats suicides. Les chiffres sont alarmants.
- 90 enfants kamikazes depuis janvier 2014 dans cette région
- 27 enfants kamikazes pour le seul premier trimestre 2017
« Parfois, nous ne nous approchons pas des femmes parce qu’elles portent des bombes. »
Voilà donc la douloureuse réalité des esclaves de Boko-Haram dans la région du lac Tchad. Selon le rapport :
« Cette crise est marquée par des violations massives des droits de l’enfant, les enfants sont utilisés par les deux parties de l’insurrection. Boko Haram notamment, a mené une campagne systématique d’enlèvements qui a enrôlé de force des milliers de filles et de garçons dans leurs rangs. »
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H.L.